L'instant décalé d'Olivier - Episode 2
L'instant décalé
présenté par
Olivier
"Alors aujourd’hui, c’est la journée internationale des
archives. Eh oui ! Ça peut paraître curieux, mais c’est comme ça. Il
existe une reconnaissance internationale pour les archives ! Et là, on peut
se demander, qui ça intéresse ? On n’en trouve parfois de ces petites
choses qui nous font poser ce genre de question : Qu’est-ce qu’on en a à
foutre ?
Mais c’est pas tout. Aujourd’hui, c’est également la
journée mondiale de la santé du pied. Une manière de rendre hommage à tous ces
mecs qui puent des pieds, sans doute. Du coup, j’ai voulu m’intéresser à cette
commémoration du pied sale, parce que je me demandais, et je ne dois pas être
le seul : Qui a bien pu, un jour, avoir l’idée de déposer le brevet de la
journée de la santé du pied ?
Je me suis donc rendu sur le site… santédupied.org,
histoire d’en savoir un peu plus.
Alors déjà, première erreur à ne pas commettre, mélanger santé
et hygiène du pied. C’est pas la même chose. Même si l’une peut rapidement engendrer
l’autre. Une mauvaise hygiène, on sait où ça mène.
Et donc, qu’est-ce qu’on me dit sur la page
d’accueil de santédupied … alors, santé, que les choses soit clair, ça n’a
rien à voir avec une quelconque conjugaison du verbe sentir.
Donc qu’est ce qu’on me dit sur la page du site : que
le 8 juin, hier donc, les praticiens recevaient gratos. Trop tard !
Et c’est dommage, parce que je me serais bien fait masser
à l’œil par une petite asiatique experte en réflexologie plantaire. Mais bon,
c’est pas grave, parce que un peu plus loin, on explique que ça ne concerne que
les podologues… Et non le frotti-frotta à base d’huile chaude. De toute façon,
la semelle orthopédique, j’ai jamais trouvé ça très sexy.
Plongé au cœur de ma réflexion, je me suis dit
qu’au-delà des pied bots, des pieds plats et des ongles incarnés, s’ils
pouvaient aussi traiter les gars qui roulent comme des pieds dans leur bolide
de 250 chevaux ou leur Talbot horizon de 1975, ça serait pas mal non plus.
Mais je m’éloigne. Revenons plutôt à notre sujet
principal, c’est-à-dire… la journée mondiale du tout, et du n’importe quoi. Et
quand on regarde bien, du grand n’importe quoi, on en trouve pas mal dans la
liste des festivités. Demain par exemple, c’est la journée mondiale de
sensibilisation aux passages à niveaux. J’ai vraiment hâte d’aller trinquer
avec une barrière automatique, ça sera une grande première pour moi. « A la tienne ma barrière adorée »
Et en potassant un peu l’agenda des journées mondiales,
je me suis rendu compte qu’il restait quelques dates de libre. Après tout, pourquoi
pas à mon tour, proposer une reconnaissance internationale ?
Ce que j’ai fait. J’ai soumis au comité de sélection
d’instaurer, le 2 mars de chaque année, la journée mondiale… de la défiance
envers la lingette aromatique.
Faut dire que cet essuie tout moderne pollue depuis bien
trop longtemps mon quotidien, et celui des océans sur une zone s’étendant entre
le dixième et le soixante-huitième méridien, de Caracas à
Conakry, distillant au passage dans ce milieu humide un arôme chimique de pomme
acidulée contribuant à faire fuir les poissons aux écailles colorées.
Halte à la pollution par la lingette !
Cet objet du quotidien est en train d’éradiquer de la
surface de la terre, les mouchoirs souillés et les torchons usés.
La disparition des feuilles de sopalin suintant le
pili-pili, barrées d’une longue trace de sauce tomate avec un morceau de croute
pendouillant sous l’élasticité d’un fromage filiforme n’est pas une fatalité.
Il ne tient qu’à nous de raviver le désir du soyeux mouchoir jetable comme cela
fut le cas autrefois.
Non ! Non Didier, le kleenex n’est pas mort."
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