L'instant Décalé # 25

L'instant Décalé

présenté par


Olivier

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Aujourd’hui nous allons parler de roux. Mais par n’importe lesquels. J’ai ciblé. On va parler de roux qui ne servent à rien. Les roues de vélos et de bagnoles, tous ces trucs durs que l’on enveloppe dans du caoutchouc, ne sont pas concernés. L’homme s’est pas fait chier à inventer la roue y’a plus de cinq mille ans en Mésopotamie, pour qu’un vulgaire chroniqueur la classe comme un élément inutile pour l’humanité. C’est une autre catégorie de roux dont je veux vous parler. La roubignole !? Non c’est pas ça Didier. Peut-être que toi tu ne t’en sers plus depuis belle lurette, mais d’autres en fond un grand usage quotidien.
Alors ? Routine non plus. Roue se pète, on y est presque. Ah non. Non, non. Oulala, non, je te vois venir Didier. J’ai pas dit, la rousse pète ! Rien à voir avec Mylène Farmer émettant des flatulences ou une quelconque héritière de Larusso sortant un EP. Pas du tout. En parlant de ça, faudrait demander à un linguiste par quel verbe on peut exprimer le fait de sortir un EP. Ca devrait passionner Didier.
Pour en revenir à roue se pète, effectivement ça peut avoir une double signification. C’est autant la conjugaison d’un synonyme de râler qu’une roue de vélo qui se brise en deux. Et moi je pensais plutôt à la deuxième définition. Et… je m’éloigne un peu, juste deux secondes, mais vous connaissez le surnom de Vladimir Poutine en Espagne : Le rousse pète. Et pas pour son côté caractériel,
Mais revenons à notre roux qui ne sert à rien, parce que je digresse, je digresse, et on avance  en rien. Quel est donc ce roux qui ne sert à rien ? Vous avez devinez ? Bah le Roux avec un X, tout simplement. Et pour dire à quel point il ne sert à rien, même le rédacteur de l’ancien testament en a fait un être mort-né. Seth, ça vous dit quelque chose quand même ? Pas le chiffre, le troisième frère d’Abel et Caïn. Non. C’est pas grave.
En tout cas, depuis ce jour-là, sa réputation est faite. Il ne sert à rien. Alors pourquoi continuer à le faire vivre, vous me direz ?  Bonne question. Le roux serait-il à l’homme ce que le moustique est à l’univers animalier ? Ca mérite d’être étudié.
Mais venons-en au fait. Pourquoi est-ce que je m’acharne sur les roux ? Parce qu’aujourd’hui, c’est la journée mondiale du roux. Et plus précisément, la journée pour embrasser un roux. La seule de l’année. Et après on plaint la misère sentimentale de Joël. Y’a pire quand même.
En tout cas, Derek Forgie, canadien de naissance, décida, en réaction à la série Southpark qui invitait la population à frapper les roux une fois par an, de célébrer l’accolade du roux le 12 janvier de chaque année. Une date que cet homme taquin, taquin étant un adjectif et non un attribut, nomma « Kiss a ginger day. » Une journée reprise ensuite par le site journée-mondiale.com, mais non validée par les journées internationales de l’UNESCO. De là à penser que cette institution n’accorde à cette anomalie chromatique, aucune légitimité, il n’y a qu’un pas que je m’empressais de franchir pour foutre un peu le bazar dans ces hautes instances. Et de là à y voir une forme de laxisme ou de racisme passif… Je pose la question.
En attendant, on peut légitimement se poser une autre question. Contrairement à ce que je disais au début de ma chronique, le roux peut-il servir à quelque chose, autrement qu’à apporter une touche de couleur sur les arrières plan des images aériennes des assemblées publiques ? Bonne question. Le roux serait-il à l’homme ce que le perroquet est à une congrégation de zèbre ? Ca mérite d’être étudié.
Comme j’ai  commencé à l’expliquer tout à l’heure, le roux a beaucoup souffert par le passé. Aristote lui-même, Aristote, la sagesse incarnée, affirmait que « la couleur rousse était une infirmité du poil et que tout ce qui est faible vieillit plus vite. » Au moyen âge, les prostituées étaient obligées de se teindre les cheveux en roux pour les distinguer des autres femmes. Une réputation qui leur colla longtemps à la peau. Même Zola, le grand Zola, utilisa ce cliché mondain dans ces romans. Et durant le siècle de gloire de l’inquisition, au nom du dieu tout puissant, des encapuchonnés du gland décrétèrent que les femmes rousses étaient des sorcières. Allez hop, direction la rôtissoire, sans passer par les cuisines, sans toucher les 10 mille, à la grillade, sans sel et sans poivre. 
Y’a un truc qui me tracasse d’un coup. Si le roux est atteint d’une faiblesse génétique, sa survie, en pleine apogée du réchauffement climatique, serait-elle remise en cause ? Aura-t-on encore l’occasion de croiser ces ravissantes petites têtes rouges à la coupe du monde 2022 ? Ca m’inquiète ça. En même temps, s’ils ont survécu aux buchés de l’inquisition et à la moiteur des maisons closes, c’est que la chaleur ne doit leur faire trop peur. Le froid peut-être ? C’est quand la prochaine ère glaciaire ? Autant je souhaitais la fin de cette mode du réchauffement climatique, autant, si les roux doivent disparaitre à cause du prochain refroidissement prévu dans les décennies à venir, ça me fait peur. Si je dois choisir entre le soleil toute l’année, et la survie de la crinière de miss France, y’a pas photo, je choisi la Miss. Tant pis pour la bronzette à Deauville au mois de janvier. De toute façon, il parait que le soleil ça donne le cancer de la peau. J’espère juste que les rousses  ne donnent pas de morpions. Et au pire, si j’avais à choisir entre un morbaque de miss France et un mélanome cutané, mon choix est fait. Vive la phtiriase.
Mais bon, c’est pas tout ça, parce qu’il faut bien que je la clôture cette chronique. Et comme « la musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots » on va s’écouter tout de suite un bon petit rock irlandais avec « An Irish Pub Song » interprété par The Rumjacks.


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