Instant Décalé # 24

L'instant Décalé

Presenté par





Olivier

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Même si j’aime pas trop me calquer sur l’actualité, difficile de passer à côté de ces sempiternelles résolutions pour la nouvelle année. Toutes ces choses qu’on se promet et qu’on oubli le 15 du mois. En ce qui me concerne, j’en ai une que j’espère  tenir jusqu’au bout, c’est celle de ne rien changer. Et ça a été tellement rapide à prendre comme décision que je me suis retrouvé à devoir gâcher le reste de crédit temps que je m’étais accordé dans la recherche de dizaines de résolutions. Du coup, j’ai regardé la définition exacte de ce mot dans le dico et, surprise, voilà ce qui était noté en premier :
Résolution, action de désagréger un corps composé en ses éléments constituants. Synonyme : décomposition.
Et ça, je sais pas si c’est de bon augure quand on souhaite s’engager dans un avenir prometteur. Mais ça n’était pas la seule définition. Et là, dans le genre mot à multiples significations, on a gagné le pompon. On trouve : Action de résoudre ; attitude, disposition d’esprit ; On a aussi, texte émis par une assemblée, le genre de résolution qui font grimper les factures de 15 à 20% et ton salaire de 0,3%.
En droit, il y a aussi une signification spécifique qui est, destruction pour le passé et l’avenir d’un contrat valable.
Je ne vais pas tous les citer, mais des résolutions on en  retrouve dans pleins de domaines différents, en informatique, en mathématique, en médecine, en astronomie aussi, dont l’action est de dissocier les étoiles qui composent la nébuleuse. On trouve également des résolutions spatiales, temporelles, des limites de résolutions, un pouvoir de résolution pour les appareils optiques…
Et enfin, cette fameuse résolution de début d’année : acte par lequel, après réflexion, on décide volontairement d’accomplir quelque chose. Dans le dico, comme exemple, ils avaient noté : arrêter de boire. Les cons !
Ca nous fait plus d’une dizaine de définitions différentes pour le même mot.
Je comprends pourquoi les étrangers galèrent tant à comprendre notre langue. Déjà qu’en tant que compatriote on a tendance à interpréter le contraire de ce que dit l’autre, imagine celui qui vient de débarquer dans notre pays. Pour se comprendre, dans un dialogue, le vocabulaire est important c’est vrai, mais l’échelle de valeur de chacun est tout autant, voir plus importante, que le mot dans son essence pure. Un « oh la vache ! » n’égayera pas la même zone sensorielle chez un équarisseur du Bourbonnais que chez un jeune chômeur Philippin nommé Ngurah Alit. Mais bon, j’arrête là, pas envie de rentrer dans un argumentaire où je risque de me perdre, moi et les quelques personnes assez folles pour tenter de me déchiffrer à cette heure tardive. Mais pour ceux qui auraient loupé un épisode, y’a un des deux qui veut la bouffer la vache, et l’autre la baiser. Mais passons.
La résolution pour cette nouvelle année, si je devais en prendre une, concernerait mes chroniques. Si on m’y oblige vraiment, parce que je sais pas vous, mais moi, j’en ai un peu ras le bol de tous ces rituels ridicules, ces vœux et résolutions qui tentent de conjurer le sort, d’apaiser la peur de nous faire atteindre la décomposition dans de mauvaises dispositions.
Mais bon, puisque la bienséance le veut, je vais me plier au jeu et décrète que je vais trouver le remède pour doubler, tripler, et même quintupler, soyons fous, mes 0 vue sur Youtube. Donc le mieux, comme résolution, serait de faire évoluer ma chronique dans un style d’écriture différent, un style expérimental lié à la mouvance cacophonique de rétro poésie post byzantine, mais sans jamais les imiter… parce que c’est vraiment à chier. Faire quelque chose de plus clair, de plus frais, de plus aéré, de plus vaporeux, une sorte de volute poétique pour brouiller les ondes de ce parfum de bien être métaphysique que je souhaite offrir à chacun d’entre vous. Et très simple à lire aussi. Simple. Voilà, c’est ça. Simple.
Ma chronique sera simple, et bienveillante. C’est le mot d’ordre de cette nouvelle année. C’est ma résolution de 2018. L’abracadabrantesque incohérence des références oulipiennes de mes propos a failli me perdre, je m’en rends compte, mais désormais, je vais abandonner la complexité et la réflexion cérébrale qui font décrocher les auditeurs au bout de dix lignes. Ainsi que la vulgarité de bas étage. Finit l’entortillement psychique ; finit les références basiques liées au cul et au doigt que l’on y introduit ; Fini le vomi sur le capitalisme et la religion ; Fini ce cynisme de donneur de leçons. Retour aux choses simples, aux valeurs sures, aux idées progressives basées sur les belles pensées. Bienvenue en 2018 !
Je sais pas pour vous, mais on dirait le repenti d’un homme politique qui s’est fait gauler avec le doigt dans la confiture.
Bienvenue en 2018… mais qu’est-ce qu’on va se faire chier. Parce que si je ne peux plus dire de mal sur qui que soit, bah j’ai plus grand chose à dire. 2018 me promet une belle VDM, si vous voyez ce que je veux dire. Non… Oui… bah tant mieux parce que moi je vois plus rien depuis belle lurette, ma résolution dans le domaine de l’optique est complètement pourrie. Vous me ferez penser d’ailleurs à prendre rendez-vous chez l’ophtalmo, pour rétablir la définition de ma vision avant que je pose mon pied droit dans une déjection de clébard malade.

Mais je m’étale, je m’étale ! Finissons donc avec un bon Scorpions de 74, « longing for fire » que l’on peut traduire par « envie de feu » parce que, il ne faut pas l’oublier, « la musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots. » 


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