Red Beans & Pepper Sauce
(rire), il y a un rapport avec la cuisine effectivement mais plutôt de la Louisiane. En fait notre musique est un mélange, c'est un peu comme un recette de cuisine finalement. On y trouve le plus souvent du rock période 70's, parfois de la soul, un peu de pop mais tout ça
est systématiquement mélangé avec le Blues, un Blues électrique, celui qui a influencé les grands groupes des 60's-70's. Même s'il n'est pas au 1er plan, il est toujours présent dans les mots, dans le son, dans le fond ou la forme, et il sert de liant exactement comme les red beans, omniprésents dans la cuisines du Bayou. En fait les haricots rouge c'est le Blues et nous on rajoute des épices, toutes sortes d'épices. Et bien piquante si possible.
A quelle famille musicale considérez-vous appartenir ?
Pour résumer on utilise les termes Blues Rock et Classic Rock.
Résumez nous l'histoire du groupe :
J'ai commencé à composer et à écrire des titres il y a presque 10 ans et puis j'ai réuni des musiciens pour commencer à arranger tout ça dès 2010. Mais le vrai départ c'est en 2013 qu'on on est sélectionné pour le tremplin du Cahors Blues Festival et qu'on y remporte 4 des 7 prix dont le 1er. A partir de là on a commencé à sortir du 34 pour aller jouer en festival. Depuis le groupe en est à son 4ème album avec des dates partout en France mais aussi
hors de l'hexagone avec la suisse, l'Allemagne et les Pays Bas. Un blu-ray live est en préparation et on commence à travailler sur le 5ème album pour 2019.
Si on devait écrire la biographie du groupe,
quels en seraient les 5 chapitres principaux correspondant aux 5 moments clés de votre
histoire, musicalement parlant ?
1.Le point de départ qui est la rencontre en 2009 avec des musiciens qui arrivent à me convaincre que les compositions que j'ai écrite mériteraient d'être joué sur scène.
2.L'envol avec la victoire au tremplin du Cahors Blues Festival 2013.
3.La confirmation en 2014 sur une belle captation live au festival Jazz Vocal de Crest, un live de 60mn diffusé sur plusieurs chaines du câble et puis sur le net qui conclu la 1ère période du groupe et les 2 premiers albums avec une musique plus fusion et moins rock
que ce qui va venir ensuite. (https://www.youtube.com/watch?v=BqkWs1tYw14)
4.L'évolution en 2015 avec le 3ème album, "Hot & Spicy", suite à l'arrivé dans le groupe de Serge Auzier comme clavier et puis de Niko Sarran comme batteur et producteur, la musique devient plus rock et le son beaucoup plus abouti en studio comme sur scène.
5.Le dernier album, "Red" qui confirme un virage plus rock, une production plus travaillé et qui a reçu un très bel accueil dans la presse avec des papiers dans Rock & Folk, Guitare Xtrème, Batteur mag, etc.
Qu'est-ce qui a évolué depuis le début de l'aventure ?
Comme je le disais, le style devient progressivement plus rock mais le blues est toujours là, c'est essentiel dans notre musique. Le son bien sur s'est affiné. Le show sur scène aussi car c'est une musique qui demande beaucoup d'énergie et qui en donne aussi beaucoup.
Quels sont les 3 adjectifs qui qualifient le mieux votre univers ?
électrique, énergique, sexy. Mais ça c'est quand même plutôt dû à Jessyka qu'à moi (rires)
Quel est votre processus de création... Qui fait quoi ?
J'écris et j'enregistre les musiques dans mon home-studio sous forme de maquette avec guitare-basse-batterie. Ensuite j’envoie le résultat aux musiciens qui enregistrent à leur tour en apportant de nouvelles idées et en remplaçant mes parties. Ensuite vient le travail des mélodies avec Jessyka à partir des textes qu'on a choisi. Quand on est satisfait du résultat on finalise quelques enregistrements supplémentaires de guitare, les solos, etc. Puis vient le temps de la production par Niko Sarran. A ce moment là je m'occupe de la création des visuels, de la pochette, etc. On s'implique aussi beaucoup dans la réalisation de nos clips.
De la même manière que pour la musique je lance des idées et je vois les retours que me font mes collègues. Ensuite je m'occupe de la réalisation, du montage, etc.
Quelle sont vos sources d'inspiration en terme de paroles et de sons ?
Pour les textes, c'est parfois juste des tranches de vie comme c'est souvent le cas dans le blues. Ça peut aussi être des réflexions plus générales sur le monde qui nous entoure, sur les rapports hommes/femmes au travers de Jessyka qui incarne bien cette génération de femmes qui s'imposent dans ce monde d'hommes sans pour autant renier leur féminité
De quelle chanson êtes vous les plus fiers , et pourquoi ?
Je pense que tout le groupe pensera à Half World Changeling (https://www.youtube.com/watch?v=DKFzXvSfaRY)dont le clip a rencontré un grand succès sur le net avec 150 000 vues en quelques semaines seulement. Mais c'est peut-être surtout le fait de savoir qu'il plait à beaucoup de monde qui nous rend fiers de ce
morceau. Si on parle de quelque chose de plus profond je dirai "Son" (https://www.youtube.com/watch?v=hWDzDfkCA80) à titre personnel. J'ai écrit la musique et le texte pour mon petit garçon comme une relecture du If de Kipling. Il n'était pas question bien sur de remettre en cause la grandeur et la puissance de ce texte mais plutôt de me demander ce que je mettrais à la place des pointillés dans "If....you'll be a
man, my son." Et concernant la musique, j'adore jouer sur scène ce slow blues qui puise des influences chez le Floyd. Et comme on nous en parle presque après chaque concert, j'en suis extrêmement fier.
"RED" votre Album est sorti en septembre 2017... C'est quoi son histoire ?
Le précédent "Hot & Spicy" (2015) avait bien marché, on a donc pensé Red comme un prolongement. On voulait se rapprocher de ce qu'on fait sur scène où les morceaux ont toujours eu plus d’énergie qu'en studio jusque là. L'idée était de faire en sorte que dès la version album on arrive à retranscrire l'énergie du live. C'est une de nos satisfactions sur cet album. Quand au titre RED, ça vient des sessions d'enregistrement où les vu-mètres ont passé quand même pas mal de temps dans le rouge (rires). L'idée a tout de suite plu à tout le monde, c'était bien raccord avec notre ressenti sur ce groupe, sa musique, ses concerts, ses tournées, son compte en banque (rires).
Dans quel état d'esprit étiez vous lors de son l'enregistrement ?
De toute façon on est toujours dans le même état d'esprit que ce soit en tournée ou en studio avec Red Beans. Au sein de ce groupe on vit les choses intensément, avec gourmandise, parfois trop, je dirais même le plus souvent possible trop (rire).
Y a t-il des choses qui vous ont influencé lors de sa création (film, livre,album, BD etc...) ?
Pas spécialement, ou peut-être tout simplement trop de choses pour qu'on puisse en ressortir quelques unes en particulier comme ça.
C'est quoi les projets sur le feu... Vous nous mijotez quoi pour 2018 ?
Pour les fêtes de fin d'années, un blu-ray live est en préparation. Mais pas seulement avec du live, il y aura aussi pas mal d'images de off en backstage, sur la route, etc. Des ITW bien fun, et quelques autres surprises. Il y aura juste avant l'été un concert un peu spécial avec un invité de marque mais c'est encore un secret.
Quel est le fait d'actualité qui vous a le plus marqué ces derniers temps ?
Sur ces dernières années c'est sans hésitation les attentats du Bataclan. Je travaillais ce jour là dans une grande salle de concert dans le sud comme régisseur sur un concert. On avait les infos en temps réel sur nos smartphones alors qu'on était nous-même dans une salle de spectacle. On était à la fois concentré sur notre taf et sur les évènements, certains artistes descendaient de scène sur des changements de plateaux, nous demandaient des infos et remontaient jouer pour leur public. Au fur et à mesure de la soirée le nombre de victimes ne cessait d'augmenter. Certains avaient de la famille sur Paris, certains connaissaient des techniciens du Bataclan. Sur le moment on ne réalisait pas complètement. On ne se sentait pas en danger mais il y avait cette impression de vivre ça
en temps réel et en plus dans un lieu similaire. Je n'avais pas ressenti ça depuis le 11 septembre que j'avais vécu comme beaucoup en direct à la télévision. Il y a eu malheureusement des évènements tout aussi tragiques depuis mais du fait du contexte
dans lequel j'étais ce soir là j'ai vécu ceux-là plus intensément.
Quel est votre regard sur le music-business actuel ?
Il faudrait déjà s'entendre sur ce que désigne réellement le terme music-business. personnellement je n'ai jamais été un anti de l industrie du disque. Certes, elle nous sort assez souvent des daubes sans nom. Mais son unique ambition bassement pécuniaire ne
l'a pas empêché de nous sortir Led Zeppelin, Jimi Hendrix et tant d'autres. Alors oui j'ai plus de respect pour Ahmet Ertegün que pour Pascal Nègre, et je préfère quand la presse s'extasie sur Gary Clark Jr que sur le dernier groupe de pop dépressive parisien à la mode. Mais bon après ils n'obligent pas non plus les gens à acheter le disque de René La Taupe....
Et les tremplins vous en pensez quoi ?
On en a gagné un et sans ça on existerait peut-être plus car c'est pas facile de se faire une place dans la masse. On en a aussi perdu et parfois dans des circonstances qui nous ont mis en colère. Mais au final si je devais donner un conseil à un groupe qui se lance ce serait d'y aller en courant. Rien n'est parfait mais ça porte bien son nom.
est-ce que c'est plus facile, pour faire de la musique, d'être un groupe de Paris ou de la banlieue parisienne par rapport à la province ?
C'est une vieille légende urbaine en tous cas. Mais je ne sais pas. Ce qui est sur c'est que dans le milieu du blues ce n'est pas forcément vrai. Le blues, blues rock ou classic rock, n'est pas du tout le style de musique tendance en France. Il y a moins d'argent à faire. Du coup l'ogre parisien n'essaye pas de s'accaparer tout le business comme il pourrait le faire avec l'electro, le hip hop ou la pop qui sont bien plus populaires. Et au final Paris n'est pas
un passage obligé dans notre milieu musical. Ça ne signifie pas non plus qu'une date à Paris n'est pas une bonne chose. Mais il faut reconnaître qu'internet a tout changé, communiquer est devenu facile, rapide. Tellement que nous sommes aujourd'hui capable
d'enregistrer des albums sans être tous dans la même pièce avec des musiciens vivant à Montpellier, Béziers et Paris.
Un peu de pub pour des artistes locaux :
On a beaucoup de choses dans le 34, je pourrais conseiller aux amateurs de Rockin'Blues et de supers sons de guitare vintage d'aller écouter le JERSEY JULIE BAND. Pour les amateurs
d'orgue, de guitare et de Jazz-Rock : ORGANIK TRIO. Un peu de Funk avec PARADE aussi
un coup de coeur ?
les vins naturels de Jeff Coutelou
un coup de gueule?
Je ne me suis toujours pas remis de la fin tragique de Han Solo dans Le Réveil de la Force.
Le MOT de la fin :
Kamoulox
Question Subsidiaire : Dans son livre, "Fahrenheit 451", Ray Bradbury nous décrit une société où la lecture est interdite et où on brûle les livres... Si vous viviez dans un tel monde, et que vous ayez chacun la possibilité de sauver un livre, ce serait lequel ?
Le seigneurs des anneaux
crédit photo Phazzz/Pepleg et Eric Massaud
propos recueillis par Didier T le 1er Mai 2018
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