L'Instant Décalé #6
L'instant décalé
Présenté par
Olivier
Episode 6 : 14 Juillet 2017
La Vie de Bohème
La vie de bohême, c’est
quoi ?
… Tiens, je te demande
Didier, c’est quoi la vie de bohême? Tu as cinq minutes pour y réfléchir
et nous présenter tes suggestions.
En tout cas, pas pour les
deux mots réunis. Pour en trouver une, il faut décomposer :
La vie… Bon, c’est la vie,
tout le monde connait ;
Pour ce qui est de la
bohême… Ca demande à être spécifié.
Si on demande à Lilo, un
navigateur de recherche éco citoyen concurrent du géant américain, la bohême
c’est un opéra de Puccini, un poème de Rimbaud, une région de Tchéquie. Et même
la déco d’une I-boutique… Et j’en oubli.
Mais c’est quoi exactement
la bohême, en dehors de ces concepts concrets ? Où se trouve-il cet esprit bohême dans notre société
capitaliste ? Survit-il encore, au cœur des métropoles urbaines quadrillées
par les codes ? Et si oui, on fait comment pour introduire cette putain de bohème
dans le quotidien d’un quadragénaire du vingt et unième siècle, bon sang !
Je m’emballe, excusez-moi,.
Pas la peine de se fâcher mon
petit monsieur, y’a qu’à demander poliment. Et qui sait, peut-être qu’un
gars avec un tablier et une longue barbe et une auréole autour d’une pilosité
bouclée te répondra (je parle des cheveux pas des poils sous les bras) :
« Viens à moi mon
petit, je suis ton guide ta vérité, viens et je t’y mènerais »
« Oh grand maître, merci
de ton aide, mon guide, mon gourou, mon prophète »
C’est ça ! Et puis
quoi encore ? Cherches et tu trouveras, feignasse ! Tu veux
pas que je te donne la becquet non plus. »
Bon, fermons là cette
parenthèse sur cette quête spirituelle et
poursuivons notre analyse bohémienne.
Et pour moi dis donc,
qu’est-ce que ça représente ? Parce qu’en attendant les propositions de Didier,
mon avis vous intéresse peut-être. Et il faut bien le combler, ce petit temps
restant que me consacre Albino.
Alors demandons-moi, la
vie de bohême, c’est quoi ?
La vie de bohême, c’est
avant tout un état d’esprit, un mode de vie que j’associerais avec ce fameux
j’enfoutisme que je raffole. On s’en fout, de tout, tout simplement, on s’en
fout des soucis et des manies, des jalousies et des critiques.
La vie de bohême, c’est
quand ta tête est plantée tout là-haut dans les étoiles et que la gravité et
ses règles douloureuses t’ont épargné.
Quand ta roulotte aux
mille couleurs rafistolée à coup de sparadraps accueille ton imaginaire et tes
amis.
Quand un croquis à demi
croqué s’envole poussé par le vent et qu’aucune main ne le retient. Quand le
roucoulement du merle voisin et le brouhaha de la ville voisine n’entame pas le
repos de ta masse avachie dans un hamac.
Quand des robes
virevoltantes autour d’un corps de femme t’hypnotisent jusqu’au couché du
soleil pendant que des gens cravatés avec des nœuds complexes théorisent sur le
réel. Pour d’autres encore, c’est trimballer de village en village, de
l’Ardèche à la Lozère, un orchestre sur une remorque accrochée à l’arrière d’un
bahut.
C’est la vie de ces
artistes vagabonds qui ne vivent que pour leur art et de leur art, avec pour destinée,
poussé par le pieu vœu de notre resplendissante société, la postérité… ou les bas-fonds
de la misère.
Ah ! Ca y est, attendez…
La vie de bohême c’est
aussi ça, après tout pourquoi pas. C’est ça et beaucoup, beaucoup d’autres
choses.
Et pour vous, c’est quoi,
la vie de bohême?
Selon L’homme parle, un
collectif Nîmois très éclectique, la vie de Bohême c’est tenir l’amour dans ces
bras, c’est perdre son temps gentiment, faire tous les jours comme deux amants…
Bref, pour eux aussi, la
vie de bohême c’est que du bon temps.
Et c’est ce que nous
allons écouter tout de suite. L’homme parle, avec, justement, la vie de bohême.
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