L'Instant Décalé Episode 5
L'Instant Décalé
Presenté par
Olivier
Episode 5 : 7 Juillet 2017
Le Retour des Instruments Anciens
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"C’est en lisant la notice
d’utilisation d’un décapsuleur manuel, que l’idée de ma chronique de ce jour
m’est montée au cerveau. J’abordais alors le chapitre 2, rédigé dans un
polonais pas trop littéraire d’après ce que j’ai pu déchiffrer. Ça parlait des différents
thermostats à utiliser pour une cuisson éco responsable, ce que, dans un
premier temps, j’ai trouvé étrange pour un objet sans bouton ni moteur ; Jusqu’à ce que je regarde la première page sur laquelle apparaissait le dessin
d’un micro onde photographié en noir et blanc. Ce qui m’incita à penser que
peut-être, peut-être, la documentation que je tenais entre les mains ne
correspondait pas au produit posé devant moi. Mais après tout, comme la soif
m’était passée et que mon patron m’avait donné ma journée, je me suis dit
pourquoi pas poursuivre la lecture jusqu’au bout et profiter de ce moment pour
parfaire mon polonais et découvrir le maniement du micro onde.
Le chemin était tout tracé
pour se retrouver quelques lignes plus tard en plein récital des Guns N’ Roses
à la bibliothèque centrale de Zanzibar. Un grand moment que je souhaitais
partager avec vous. Et puis voilà, comme souvent… au dernier moment, à la
minute précise où Théodore Roosevelt inaugurait le paquebot censé relier New
York à cette île majestueuse isolée dans l’océan indien, je bifurquais vers une
sous rubrique où les instruments anciens que l’on voit resurgir ces derniers
temps à l’occasion des festivals, sont à l’honneur.
Ma rubrique avait enfin
son thème. Le retour des instruments anciens. Non seulement ils ont une
certaine gueule, mais ils possèdent aussi de très beaux sons, des sons pour la
plupart bannis par les majors friquées comme des banquiers.
Un accordéon, une contrebasse,
une trompette, une harpe, en plus d’être à agréable entendre, c’est beau à
regarder. Un trombone à coulisse, sur scène, en plein concert, avec ces reflets
métalliques sous la lumière argentée qui brille autant qu’un stérilet sous un
clair de lune. Je reconnais qu’il faut respecter une certaine inclinaison des
rayons lumineux et une souplesse peu commune. Mais, ça peut le faire. Toujours
est-il que ces instruments sont chouettes à regarder, sympa à reluquer. Très
beaux. Aussi beaux… aussi beaux que… aussi beaux qu’une photo d’Albino avec ses
Mavricaux. Enfin bref.
Au-delà des vieux
instruments de musique, on assiste surtout à un retour en grâce du Vintage. Les
vieilles voitures, les vinyles, les photos aux accents d’antan, les mélodies
des années 80, même ces antiques jeux vidéo reviennent à la mode. Tout contribue
aujourd’hui à démontrer cet engouement du désuet.
Pourquoi ? Alors ça
je vous laisse y réfléchir tout seul, on n’est pas là pour causer sociologie.
Les femmes aussi, les
femmes d’expérience on va dire, reviennent au goût des jeunes hommes
bienveillants. Les fringues, les fripes usées mais encore portables sont elles
aussi de plus en plus sollicitées par une jeunesse blasée des successions trop
rapides de la mode…
Tiens d’ailleurs, ça me
fait penser… la définition de la fringue d’occase, elle convient magnifiquement
à la catégorie citée juste avant : la couguar. Fripée, mais encore
mettable. Ça marche pour les deux, c’est marrant ça. Toujours est-il, qu’en ce
qui me concerne, et vu mon âge, la couguar est désormais banni de mon régime
alimentaire. J’ai la langue trop
délicate.
Mais cessons ces
digressions et revenons à nos moutons.
Imaginons. Une ballade
irlandaise de notre ami Renaud entrecoupée d’un solo d’ocarina en terre cuite,
ça peut très bien couper le souffle d’un public à la voix cassée. Des couplets
de Shaka Ponk rythmés par un xylophone en lamelles de peaux de chèvre, je dis
qu’on peut essayer. Tout est permis, pourvu qu’on ose.
Et d’ici qu’on voit resurgir en plein concert, un refrain exécuté avec une flûte taillée dans un os
de fémur d’un ours des cavernes, je me dis qu’au point où on en est, ça peut
nous tomber dessus d’ici la fin de l’été.
Il existe un autre domaine
original où des gars ont osé alors que le challenge semblait perdu
d’avance : la percussion urbaine. Des groupes qui se servent de tous les
trucs qui leur tombent sous la main pour les détourner de leur utilisation
basique et en faire des objets musicaux : Le balai, tout le monde connait,
les ballons de basket, les casseroles, les tonneaux en plastique, les poubelles
en fer, les tubes métalliques, le tout guidé par des claquements de doigts
virils.
Localement, Il y a aussi
des créations très réussies dont on entend
très peu parler. Je voulais en
toucher un mot, et notamment citer l’association Minora, et Adrien Chennebault
qui a présenté le 18 juin dernier au Ver Di Vin des morceaux de percussion
expérimentale. Un concert où il était accompagné de Majnun, et où ils ont finis
ensemble par un duel d’improvisation magique. Une très, très belle découverte, autant
du concept que des artistes.
Mais les précurseurs de la
percussion originale restent sans doute les Tambours du Bronx, une formation
française créée en 1987 et toujours en activité. Et ce soir on va écouter un
court morceau de ces tambourinés du cerveau avec « No control. »"
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