L'instant Décalé #9
L'instant Décalé
presenté par
Olivier
Episode 10 : 8 Septembre 2017
Les Superlatifs
Alors aujourd’hui on va
découvrir ensemble la définition du mot « superlatif. » Je cite un site
internet, dont je n’ai pas pris le soin de noter le nom : superlatif, terme
employé pour exprimer, ironiquement, ce qui est exagéré et excessif.
Du point de vue de cette
réponse très éloignée du domaine grammatical, peut-on conclure que nous vivons
dans un monde superlatif ? Est-ce raisonnable de se poser cette
question en ce 21ème siècle où la réponse semble toute trouvée ?
Doit-on se poser ce genre de question ? Cette question est-elle pertinente
en termes d’apport nutritionnel à la pensée critique ? Je vous avoue que
la réponse à cette dernière question m’intéresse plus particulièrement, car je
suis très attaché à une remise en cause constante des acquis et des
convictions.
Mais abordons le sujet
plus simplement, on est vendredi soir, y’a de la bière et de la musique plein
le studio, alors faisons simple : vivons-nous dans un monde peuplé de super
personne ?
Connaissant mon amour pour
la populace, je serais tenté de répondre… Non. Catégoriquement non ! Les
supers sont une minorité qui domine certes, mais qui ne coure pas les rues. Des
supers riches aux supers cons, ils sont partout présents, et dirigent, par
bêtise ou nombrilisme, le monde et ses sentiments vers ce qu’il y a de plus
malsain sur cette terre. Le groupe, l’effet de masse a aussi ce pouvoir mais je
n’ai que cinq minutes à vous consacrer, restons concis.
Je disais donc, la
minorité domine. C’est vrai mais pas partout. C’est même tout l’inverse de ce
qui ce passe dans le carburant, où l’on retrouve beaucoup plus de diesel que de
super, alors que ce dernier pollue nettement moins que son jumeau traficoté.
Mais qu’importe ! La sagesse et le talent de l’orateur politique sait très
bien faire dévier les soupçons d’effets néfastes sur le dos des tabagiques.
« Ca y est, je
recommence à dévier. Mais cesse donc de t’éparpiller bon sang, c’est
néfaste pour ton image d’homme discipliné. Et sain d’esprit. Ca se fait pas de
parler tout seul, merde !!! » Alors, alors. Restons rivés à nos
supers moutons. Et au super pouvoir d’achat pondu par les esclavagistes
modernes qui, sous prétexte de nous vendre toujours moins cher, lamine le gagne
pain de leurs salariés et de leurs sous-traitants, produisant toujours plus
loin… Ce qui, tout compte fait, est d’autant mieux pour leur conscience que de
ne pas être obligé de voir ce qu’ils obligent à faire. Tout est permis pourvu
que l’on consomme au quotidien. Et je ne parle pas que d’alimentation. Les
couleuvres, malgré leur aspect repoussant, on les bouffe à longueur de journées
avec résignation.
Et comment, tant qu’on y
est, ne pas citer le paronyme du superlatif, proche cousin du super-riche, le
supernatif, celui né avec une cuillère en argent dans la bouche alors qu’on
aurait tant aimé qu’elle le soit au fond de la gorge, histoire de faire taire
leur insupportable leçon de morale et, éventuellement, les étouffer
amicalement.
Allez, un peu d’optimisme,
parce que je sens la colère monter depuis un moment !
Des supers, doit bien en
avoir quelques uns de bons. Bah oui, bien sûr. Y’en a au moins un, un super,
bien plus marrant que ceux cités précédemment… Ah je vois à qui tu penses
Didier, à ton homonyme. Didier Super ! C’est ça. Un chanteur à texte pas
mal décalé. Cynisme et dérision, ça, ça me plait. Un mec qui se fout complément
de ce qu’on pense de lui et qui balance grave.
Et ben non. Non, celui à
qui je pense, en fait, c’est… Super-résistant. Le vrai, l’unique. On s’en
souvient tous. Un authentique, pas un de ceux qui se sont autoproclamés trois
mois après la fin des hostilités. Un des héro qui mit fin à la guerre, guerre
née d’un trop plein de dépression, dépression venue trop rapidement clôturée la
décennie des années folles, qui elle-même naquit au lendemain d’un armistice
d’une guerre terrible, la première, la der des ders, qui elle-même avait mit
fin à la belle époque. Et on peut remonter loin comme ça. La Commune qui
succéda à la déroute face aux prussiens qui acheva le très controversé Second Empire.
Enfin bref, on s’éloigne des supers mais je vais en profiter pour balancer une
de ces phrases bateau de philosophie de bistrot : L’histoire est un
éternel recommencement !
Voilà. On est très loin de
Didier super et sa morale pacifiste, mais ainsi va la vie. On aborde la
chronique avec le mot superlatif et on
se retrouve quelques lignes plus tard à évoquer le cycle historique du bien et
du mal, de la guerre et de la paix de ces 150 dernières années en France.
L’éternel recommencement. Dans
la mode, au cinéma, dans la musique, ces cycles sont aussi présents. Je ne suis
pas assez fan de Didier super pour savoir s’il a écrit une chanson là dessus,
mais prenez le Jazz Manouche par exemple. Oublié pendant des années, il renait
aujourd’hui sous ce nom ou d’autres un peu plus modernes, gypsy jazz, électro swing,
gypsy fusion… grâce notamment à la sortie il y a quelques mois, d’un film
retraçant la vie de Django Reinhardt.
Et
histoire de marquer ce retour en grâce, on va écouter tout de suite « Kje
si lubi » chanté par le groupe slovène, Manouche.
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