L'instant Décalé # 13
L'instant Décalé
présenté par
Olivier
épisode 13 : 13 Octobre 2017
Vendredi 13
Aujourd’hui, ça n’aura
échappé à personne, nous venons de vivre le rare phénomène de superstition du vendredi
treize. Et, hasard ou coïncidence, allez savoir, mais je vous présente
aujourd’hui ma treizième chronique. Alors doit-on y voir un effet maléfique ou
bénéfique ? Vais-je me faire foudroyer sur le chemin du retour par un
doigt électrique de 10 mille volts ou par le regard envoûtant d’une sublime
métisse à la voix de soprano ? Je ne sais pas ! Toujours est-il que
pour certains le vendredi treize porte malheur tandis que pour d’autres, il
porte bonheur. En ce qui me concerne, je m’en fous totalement, sauf si je dois
être foudroyé par le second exemple cité si dessus, bien évidemment.
Mais qui du treize ou du
vendredi rend possible le questionnement de ce phénomène superstitieux ?
Le treize représente, nous
le savons, un nombre particulier, tantôt banni tantôt envié, et connait une
phobie chez certains superstitieux de la numérologie. Le vendredi quant à lui, connait
dans la connotation religieuse un symbolisme important, mais porte-t-il en son
fond une force autrement plus puissante que celle de l’odeur de poisson bouffé
par des millions de chrétiens ? Je ne sais pas. Mais toujours est-il que
l’union de ces deux éléments représente un rendez étrange qui a inspiré autant
le cinéma fantastique que les amateurs d’intrigues en manque de sensations.
Du coup, soupçonnant une
quelconque fourberie chez cet inquiétant nombre, je m’y suis intéressé de plus près
en approfondissant mes connaissances sur l’environnement familial du treize. Et
en fouinant dans les branches généalogiques issues de germain, je suis tombé
sur la semaine treize du calendrier grégorien : Et qu’y ai-je vu ? Qu’ai-je
constaté ?
Que cette semaine accumule
de manière anormale, les prénoms d’un passé pas récent : Larissa, Habib,
Gontran, Gladys et Amédée. Sur sept saints, cinq nous viennent d’un temps que
les moins de cent ans ne peuvent pas connaitre. Celui où l’on paressait avec
délectation enroulé dans un hamac fait main, bien avant que les industries
manufacturières de Roubaix n’emprisonnent dans une camisole de lin le temps
perdu que Marcel Proust convoitait déjà. Un temps où le paraître n’apparaissait
pas en tête des préoccupations premières.
Mais à part ces quelques
anomalies, rien qui ne puisse justifier
autant de mystères et d’incertitudes
autour de cette fameuse combinaison vendredi/13.
Et puis… je me suis
demandé : D’où vient cette superstition ? Parce qu’avant de chercher
à savoir, pourquoi y’a superstition, ben ça performerait pas mal l’avancement
de mon enquête de savoir d’où ça vient tout ce bordel ! De savoir pourquoi
ta femme t’oblige à sortir sous une pluie glaciale un vendredi soir pour cocher
des cases sur une grille de loto. Et ça c’est intéressant. C’est toujours
instructif d’identifier les origines de sa servilité.
Alors pour le savoir, j’ai
repris mon enquête. Et qu’ai-je trouvé ?
Que d’après certains, la
malédiction remonterait à l’arrestation de Jacques de Molay, le dernier
grand-maître des Templiers, le… Tenez-vous bien, le vendredi 13 octobre 1307.
Il y a 710 ans jour pour jour. Tu parles d’un bel anniversaire. Tout ça pour
finir 7 ans plus tard grillé sur un bûcher.
Pour d’autres, cela
remonte à bien plus longtemps encore et serait lié à la bible, aux planètes, au
tarot de Marseille, autant dire, à des conneries. Mais à cause de ces
conneries, certains en sont venus à développer un foutu syndrome appelé
paraskevidékatriaphobie ! Ce qui, pour résumer, est la phobie du vendredi
13.
Mais ça ne s’arrête pas
là. Incidence ou coïncidence, le mystère persiste et s’épaissit autant qu’une
couche de cellulite sur le cul sédentarisé d’une employée des postes et
télécommunications. Faut-il voir une relation entre le barbecue géant organisé
avec les dignitaires de l’ordre du Temple sur l’ile de la cité, et la journée internationale
du hamburger que l’on fête aujourd’hui. Parce qu’aujourd’hui est aussi la
journée internationale du Hamburger. Et là, j’avoue que personne ne sait comment
ce bout de pain rond badigeonné de gras c’est retrouvé là, au sommet de la
reconnaissance internationale !
J’ai eu beau enquêté, rien. A part faire
rire les quelques petits malins qui l’ont proposé, je n’y ai trouvé aucune
utilité ! A moins… à moins que le Big Brother du Big Mac soit derrière toute
cette machination.
Mais figurez-vous que ce
n’est pas tout. Ca va encore beaucoup, beaucoup plus loin. En grattant un peu,
j’ai fini par m’égarer sous des strates de strophes et de lignes binaires, pour
me retrouver à deux heures du mat’, alors que j’avais promis de me coucher
juste après mon fantasme dominical avec la miss météo de M6, devant la citation
du jour. Parce que oui, mesdames et messieurs, après les saints quotidiens, après
les journées internationales, après l’horoscope journalier, désormais, chaque
jour supporte sa citation.
Et quelle est donc la citation
de ce jour particulier du 13 octobre ? Alors, ça va être difficile de
répondre correctement sachant que, selon chacun des sites observés, la citation
du jour varie tout le temps.
Entre celles, pragmatiques et pleines de sagesse,
évoquant la lune et le potager de pépé, d’autres plus humoristiques où parfois
pointe un bout kiki dressé vers une lune plus compatissante, d’autres encore
plus métaphysiques à base de crotales et d’esturgeons, on trouve de tout. Un
vrai sac à main de bonnes femmes. Visiblement, y’a rien d’officiel là-dessus. Chacun
la sienne, et le lecteur sera bien gardé, j’ai envie de dire.
Dans un journal numérique,
dérivé de la version papier inspiré de notre capitale française, parmi Freud,
Confucius et Oscar Wilde, coincé entre François de la Rochefoucauld et Martin
Luther King, s’il vous plait, on peut lire un aphorisme sur le succès et la
défaite de… Luis Fernandez. Comme quoi ! Un vrai foutoir.
Enfin. Malgré ce constat,
j’ai continué à gratter, gratter jusqu’à ce je tombe sur une citation, la
citation avec un grand « ci », celle qui me parle directement. A tel
point que j’ai décidé de la garder pour clôturer mes chroniques. Dorénavant,
vous y aurez droit chaque vendredi soir.
C’est une très belle formule de Richard Wagner qui disait, « la
musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots. » Et pour finir en
beauté cette chronique, j’ai longtemps hésité sur le morceau musical à vous
faire écouter. J’hésitais encore il y a quelques minutes entre le célèbre
instrumental de Wagner, La chevauchée des Walkyries, en hommage à sa citation
devenue mienne, et une chanson sortie tout récemment, en l’honneur de la voix
de soprano d’une sublime métisse au regard envoutant ; Et comme tout le
monde s’en doute maintenant, on va écouter tout de suite,
Ivaanyh avec Ou LaLaLa.
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