L'instant Décalé #14

L'instant Décalé

présenté par


Olivier

Episode 14 : 20 Octobre 2017

          


Ce soir, je voulais rendre hommage à la confiance que m’accorde Albino. Parce que s’il y a une chose d’importante dans la vie, c’est bien la confiance.
Déjà 14 chroniques que je déclame chaque vendredi soir devant un auditoire captivé, entouré d’une équipe aux compétences multiples et d’invités toujours très talentueux. Il était donc temps que j’en vienne aux remerciements. Alors, merci Albino pour m’avoir accueilli sans trop me connaître et me donner, dès le premier jour, carte blanche. Merci à vous public, de retarder votre sommeil jusqu’à ma chronique, pas toujours très claire, il faut l’avouer. Et un grand merci à Didier, qui a su repérer ce décalage cérébrale qui m’habite depuis une chute de berceau dans les tous premiers mois de ma vie, et me mettre… après maintes réticences… un gros micro devant la bouche. Grand fou, va.


Et justement, je me demandais jusqu’où Albino me donnerait carte blanche dans la programmation d’un titre ? Irait-il jusqu’à accepter de diffuser un générique ? Après tout c’est de la musique. Un générique de film par exemple ? Y’a eu des tubes, je ne prends pas beaucoup de risques. Des génériques de séries ? Là c’est moins sûr, même si on peut trouver de bons sons signés par quelques artistes en devenir ? Un générique d’émission télévisée, avec ses rythmes endiablés tel celui des chiffres et des lettres ? Ou une de ces douces mélodies envoutantes de films érotiques ? Ou encore, de dessins animés, avec ces sonorités asiatiques ? C’est de la musique, non ? Alors forcement, pour faire plaisir à ces éternels enfants que sont Los Mavricos, ça faisait longtemps qu’on l’avait pas entendu ce nom-là, Los Mavricos, pourquoi ne pas retourner dans le passé et dépoussiérer les personnages de Récré A2. Ah, ça fait rêver ce nom là ! Récré A2. Tout le monde se souvient du générique de Récré A2 ? Et du coup, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Pourquoi ne pas aller jusqu’aux prémices de l’andouillerie… l’île aux enfants, et son dessin animé japonais fétiche, celui qui a su forger la force de caractère foutraque de cette génération perdue à laquelle on appartient tous ici. Celle caractérisée de débile par la génération d’avant.

Si, vous savez, celle des hippies muris un trop vite dans leur confort matérialiste.
Donc, pour en revenir à cette fameuse chanson du jour, j’ai nommé… Goldorak bien sûr ! 
Je vois d’ici Albino commencer blanchir, je parle pas des cheveux, ça c’est fait depuis belle lurette, à perdre, seconde après seconde, son bronzage de lusitanien acquis à dos de toiture. Lui, qui par le passé m’a refusé, à ma demande je dois le reconnaître, le grand Laroche Valmont, les sublimes Bangles, l’intemporel Hurrian n°6, m’autorisera-t-il un Goldorak ? Il hésite, il hésite.
Hey Albino, souviens-toi du géant de métal de notre enfance.
Ah !!! Oui me dit-il, mais un Goldorak revisité avec originalité. D’accord.
Un peu comme une recette de cuisine bidouillée par un reniflard un peu crado qui déballe une audace culinaire tout en simplicité. OK
Ne crains rien, ça va bien se passer. Et essuies moi ces gouttes de sueur qui perlent sur le haut de ton front, ça dégouline sur les curseurs de ta platine. Va pas nous foutre le feu au studio.


Alors oui, on va bien entendre causer de fulgure au poing et de planitron, on va pouvoir écouter les petits cris stridents de Venusia chaque fois qu’elle se fait tamponner par la cartouche d’un Golgoth, la voix rocailleuse d’Arctarus résonnant dans le cockpit du guerrier cornu mais, dans une version revue et corrigée un demi-siècle après la sortie de l’originale, une version un peu plus franchouillarde, un peu plus rock’n’roll, un peu plus glamour aussi. Euh, non. Pas glamour du tout finalement. Mais bon, c’est pas parce que Goldorak est un dur à cuir que l’on doit forcément penser au sang ou à la guerre. Un robot assis en tailleur à côté de la petite Candy, près d’un fossé à grignoter un croq’ salade en caressant la pâquerette naissante, ça peut être romantique.

D’ailleurs, notre héro n’était-il pas le sauveur des fleurs et des oiseaux ? Il n’allait pas castagner dans la nuit étoilée pour le plaisir de louper le diner de sushi au soja chez mamie Mamayoto. Mais bel et bien pour sauver l’univers.

Alors sur ce coup là, je vais laisser les Fatals picard nous livrer leur version d’un Goldorak en vadrouille du côté de la Picardie, pathétique carcasse cabossée agonisant sur une départementale entre Terniers et Amiens. Et avant de vous laisser, je tenais encore une fois à tous vous remercier. Et vous rappeler que : « la musique commence, là où s’arrête le pouvoir des mots. » 
Allez, Goldorak, GO !





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