L'instant Décalé #15

L'instant Décalé

Présenté Par


 Olivier

Episode 15 : 20 Octobre 2017


Parmi mes nombreuses et instructives lectures, il en est une qui vient de raviver mon gout pour la polémique, et qui ne va pas plaire à nos amis parisiens. Mais alors pas du tout ! Figurez-vous que ce n’est pas la Seine qui coule à Paris mais… l’Yonne. Oui mesdames et messieurs, vous avez bien entendu. L’Yonne. Tout étant rapport de débit, et celui de l’Yonne étant plus important que celui de la Seine lors de leur jonction, ce fleuve ne devrait pas porter ce nom. Alors, pourquoi le nommer ainsi. Pour tout dire je m’en fous, et si ça vous intéresse, internet est là pour vous renseigner. Je préfère imaginer la tronche du touriste américain venu chercher du glamour à la française dans la ville lumière. Ah Paris ! La tour Eiffel !! Notre Dame ! Montmartre ! La S… L’Yonne !!!

Le pont des Arts, le Mirabeau, l’Alexandre III désormais cantonner à chevaucher un vulgaire fleuve de province. 
Et dans le même genre de vérité fausse qu’on nous berce tout le temps et qu’on nous ment à longueur de journée, Maitre Gim’s ne s’appelle pas ainsi. En fait, son vrai nom c’est Gandhi Djuna, et son métier, c’est chanteur. Gandhi, après tout pourquoi pas, ses parents étaient encore optimistes le jour de la mise-bat, mais quand je compare le dénuement de l’un et la sophistication de l’autre, je comprends qu’il dissimule son patronyme. Et concernant son boulot, moi j’ai longtemps cru qu’il était professeur de sado masochisme. Oh oui, maître, fait moi mal aux oreilles !!!

J’en ai une ribambelle d’exemple comme ça, des politiciens qui s’affublent d’une étiquette de gauche comme d’un vulgaire pseudonyme populiste, la religion qui diffuse la paix à travers le monde, du moyen orient aux banlieues européennes, les « qu’est ce qu’il est con » propagés par toute l’humanité de ma famille depuis que je sais marcher. Le mensonge est partout.
Et qui n’a jamais entendu ces slogans que des armées de crétins prennent au pied de la lettre : « perdez 10 kilos en deux semaines », « apprenez à jouer de la guitare en cinq jours », « rallonger votre pénis de 10 centimètres. » Allez… encore 150 balles de foutu à la poubelle ! Mais là, j’avoue que tout le monde aurait pu se laisser prendre, les photos de l’avant et de l’après étaient tellement réalistes. Bah tant pis ! Ma fille n’aura pas de cadeaux à noël, c’est la vie.  
Pour la méthode révolutionnaire d’apprentissage de la guitare, je dois vous dire que j’ai aussi essayé, parce que j’avais dans l’idée de monter un tribut de Pierre Perret avant l’été. Mais mis à part la rythmique de la main gauche, qui m’a rappelé un vieux souvenir de masturbation frénétique, j’ai pas été capable de construire un seul morceau audible. 
Par contre, pour les dix kilos, faut pas me prendre pour un con ! Pas besoin d’un quelconque magazine de merde, la méthode je l’a connais ! Mais j’ai vraiment pas envie de changer ma nutrition. Et de toute façon, hey, pourquoi je me pose la question… pourquoi je me pose la question !
Mais, revenons-en au mensonge originel. De qui, du singe ou d’Adam, descendons-nous ?
Et, première interrogation, si on ne descend d’aucun animal à poil ou à écailles, est-on sur de l’identité d’Adam ? Parce que, vous savez ce qu’on dit, maman oui, papa peut-être ?
Alors quand je vois nos visages à tous, aussi bien dans le studio que partout ailleurs sur la planète, toute cette diversité physique, je me dis qu’Eve, pour sa première saillie, elle a dû sacrément
manger. Je ne sais pas combien ils étaient, ni même si Adam était présent, mais la prochaine fois que Dieu organise une partouze comme ça, moi je veux bien prendre ma carte du parti catholique. Et je commence même à me demander, en me remémorant les images que l’on me montrait au catéchisme concernant les paysages idylliques du paradis, si ça n’était pas tout simplement les photos souvenirs de quelques curés après une virée dans les saunas libertins de la capitale ou sur les douces plages de l’ancien royaume du Siam.
Le mot mensonge, quand on y prête attention, il est intéressant. Je dirais même évocateur. Etymologiquement, je ne sais pas jusqu’où il remonte, mais son origine je la traduis comme « la tromperie d’un rêve. » Men-songe, quand on décompose, ça me fait penser à ça. Un rêve brisé par manque de franchise. Je trouve ça profond. Beaucoup plus profond que les sept couches de vernis de la Ferrari d’un esclavagiste moderne qui veut te convaincre que, si tu te tues au travail, c’est bon pour ton moral. Que celui qui n’a pas un fait un burn-out à 50 ans, il a raté sa vie.
Et si on doit se référer à ces critères de réussites de notre société moderne et capitaliste, alors c’est bien la première fois de ma vie que je suis ravie d’avoir raté mon existence. Et ça c’est bien vrai. Pas de mensonge là-dedans. Et puis vérité, mensonge, oubli, erreur, c’est tellement subjectif tout ça. En tout cas moi j’en connais un qui, par jeu ou par provoc, ment, s’en vante, et pourtant a formidablement bien réussi sa vie. Un peu moins sa mort, mais ça n’est pas le sujet. Peut-être celui d’une prochaine chronique, allez savoir. En attendant, parce que « la musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots » nous allons écouter tout de suite Alain Bashung avec, la nuit je mens.  









à suivre ...

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