Instant Décalé 54

L'Instant Décalé


Présenté par

Olivier Dominguez

Episode 54 : 14 décembre 2018

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Ce soir on va parler d’hydrolyse Alcaline. Qui a déjà entendu parler de ça ? Ca a rapport avec l’eau, comme le nom le laisse supposer. Didier, je me doute que ça te parle pas. Pourtant, ça date pas d’aujourd’hui puisque ça a été créé en 1888.
Remarquez, moi non plus, il y a encore quelques jours, j’en avais jamais entendu parler.
Ca m’est tombé dessus par hasard, à la sortie d’une réunion de travail où je m’enfuyais par les escaliers de service, lorsque j’ai aperçu une pub sur le panneau d’information installé près de l’issue de secours. Une affiche toute simple, écrit noir sur blanc.
« Pour préserver l’environnement, choisissez l’hydrolyse alcaline. L’hydrolyse alcaline, la solution qu’il vous faut ! »
Courte mais efficace, vous ne trouvez pas. Mais qu’est-ce que c’est que ça vous me direz ? Ce à quoi je vous répondrais : c’est l’ancien nom de l’aquamation.
Une méthode bio, pas cher, bon pour la planète qui en plus réjouira vos descendants ! Et quand j’ai lu ça, ça m’a parlé direct. Je sais pas pour vous, mais, sans doute à cause de ma fibre écolo, je me suis tout de suite dit : Mais bon sang, c’est pour moi ce truc-là.
En plus, le milieu liquide, ça me connait…
Je vous ai pas dit ce que c’est, mais avez-vous deviné ?
L’aquamation, c’est le nom que l’on donne désormais à l’hydrolyse alcaline.
C’est une vieille technique, puisque si vous suivez bien vous savez que ça date de 1888, remise au goût du jour depuis que le New York Times a écrit un sujet sur la pratique moderne de ce rite funéraire.
Voilà donc ce qu’est l’hydrolyse alcaline. Au cours de notre histoire, nous avons connu successivement la momification, l‘enterrement, l’incinération, l’inhumation et l’aquamation, qui est une sorte de liquéfaction. Après tout, pourquoi pas liquider les corps ? C’est ce qu’on fait déjà dans le milieu du banditisme je crois.
Mais moi j’ai voulu aller encore plus loin. Car en plus d’être amateur de liquidité fluidique et non paupérisé, je suis également un gérontophile certifié par la communauté des viandes froides. Et je me suis dit… Bah pourquoi essayer pas les corps liquides ? J’ai encore jamais été déçu par un repas de mouche, alors un océan d’amibes… Plonger corps et âme dans une bonbonne remplie de mélange chimico-aqueux et de restes invisibles d’os et de viscères.
Qui n’a jamais rêvé de faire l’amour avec de l’eau ? Ou de partouzer avec des milliards de cellules décomposées ?
Visiblement, je ne vous avais encore jamais parlé de mes fantasmes les plus inavouables.
Mais, déjà je vois les Végans se précipiter sur ce concept. Moins cher, plus bio, c’est fait pour des écolos.
Je verrais bien l’aquamation de Végan servir d’engrais, ils pourraient faire partie intégrante du processus de recyclage organique.
Du végan liquide pour arroser les courgettes et les plants de tomates… Un engrais 100% naturel. Le purin d’ortie et le fumier de cheval peuvent aller se rhabiller. A côté de l’aquamation de végan, même les fientes de moineaux ne valent rein. D’ici qu’on trouve des flacons de 75cl sur les étales des marchés  de province, je serais pas étonné.
A voir ce qu’ils bouffent, le résidu de Végan ça doit être une solution plutôt acide. S’ils sont d’accord, je veux bien y verser un peu de mon urine sucré aux essences de Mercurey pour équilibrer le mélange. Histoire d’adoucir le goût des fraises.
Je crois que j’avais pas encore dit de mal de ces bienveillants intégristes du bien-être. Non ? Bah c’est fait maintenant ! Encore une belle race d’extrémistes comme je les aime.

Pour en revenir à l’aquamation par contre, d’après ce que j’ai lu, t’as intérêt de préciser où tu veux finir une fois qu’on t’a réduit à l’état H2O. Dans le salon en face de l’aquarium pour des têtes à têtes en amoureux avec le plancton, ou dans la cuisine entre la bouteille d’huile d’olive et un bocal de maquereaux. Aux Etats Unis, les sociétés chargées de procéder aux aquamations, quand rien n’est précisé sur le contrat, versent le liquide dans les toilettes. C’est con de finir sa vie dans une cuvette de chiotte, et d’aller remplir des fleuves déjà chargés de toutes les déjections de l’humanité. Pour un homme politique, y’a rien de choquant, c’est même la place qu’il mérite, mais un citoyen lambda… Un peu de respect pour la populace, s‘il vous plait.
Désormais je ne finirais plus en musique, mais juste sur la réflexion hebdomadaire. Et cette semaine, je terminerais avec ce proverbe africain qui dit :

« Un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle »

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à suivre ...

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