Instant Décalé # 20

L'instant Décalé

Présenté par


Olivier

L’autre soir, je regardais le ciel lorsque j’ai vu une étoile filante traverser l’obscurité du ciel. Et comme je glandais depuis un bon moment, je décidais alors de me poser cette question qui allait me turlupiner toute la nuit :
D’ où viennent-elles, et comment sont-elles formées ?
Didier justement, m’en parlait la semaine dernière après avoir compulsé un documentaire scientifique sur le net. Peut-être qu’il nous en parlera plus tard s’il arrive à réunir le vocabulaire adéquate pour nous expliquer tout cela. Mais d’après ce que j’en ai retenu, ça sortirait tout droit d’un trou noir interstellaire. Je peux pas vous en dire plus.

En attendant, observer une étoile filante tout là-haut dans le firmament est censé porter chance, un peu comme quand on enfonce son pied gauche dans une déjection animale, même si après tu dois en foutre partout sur le tapis en coton de Tonton Léon. Parait que ça t’apporte quand même une once de bonheur. J’en doute, mais c’est ce qui se dit. Toujours est-il que ça m’offrait une transition de choix pour passer de l’étoile filante à la toile de fiente. En l’occurrence, la croûte que Tata Béa, la femme olé-olé de tonton Léon, peignait le weekend au bord d’une rivière pendant qu’un couple s’écriait les yeux dirigés vers les cieux : « Oh ma chérie, un message des dieux, fais un vœu ! »
 Et qu’un petit génie, venant tout juste de finir la lecture du manuel de survie des Castors juniors, tentait d’expliquer à la petite Lucie, la nièce un peu niaiseuse de tata Béa, que les objets lumineux dans les cieux ne seraient que des déjections fossilisées d’extra-terrestre, larguées depuis la trappe d’évacuation de leur soucoupe volante. Ce qui rendrait réaliste la thèse de Jacques Cheminade, candidat incompris de la dernière présidentielle, qui prônait d’entrer, par n’importe quel moyen, en contact avec les petits hommes verts. Et je crois qu’on peut pas faire mieux comme message de bienvenue que de s’extasier devant un colombin de martien.  Et de la toile de fiente à la toile de tente, il n’y a qu’un pas que je me suis empressé de franchir. Tente avec un E je précise, laissons tranquille Tata Béa et sa robe en taffetas multicolore que Micheline Presles savait, en son temps, porter avec tant de grâce.

Les tentes Quechua ou canadienne, et leur toile synthétique, hermétique jusqu’à ce que, ton index dressé bien haut, il te prenne l’envie de caresser un bout de nylon. Et là, homme ou femme, seul ou pas, tu as toutes les chances de finir la nuit avec ton calbute trempé. Pour celui qui se voyait déjà tripoter une sud-américaine en bikini ou se taper la francophone nord-américaine d’à côté, c’est la douche froide. Des culottes mouillées, ok, mais pas dans ces conditions.
Alors pour éviter ces désillusions en cette période de deuil, et oui la semaine fut meurtrie, je m’en fus par monts et par vaux planter ma toile de tente entre Le Caire et Alexandrie… Alexandrie ? (Alexandra) Pas du tout !
Alexandrie en Egypte. Je ne vois pas ce que viendrait faire cette Alexandra dans ma tente en plein milieu du désert. Enfin si, j’ai ma petite idée, mais je ne fais pas des alexandrins de 12 pieds de long avec la première pétasse venue. Je ne suis pas un homme facile. Suis pudique moi. Et puis y’a tellement de choses à faire au pays des pharaons : visiter les pyramides, cavaler à dos de dromadaire, se faire bouffer par un crocodile du Nil, se dépatouiller de la dame pipi de la gare d’Assouan à la recherche d’un coin de duvet sec. Les activités ne manquent pas dans ce merveilleux pays.
Mais ce que je recherchais c’était le calme, la tranquillité, pour apprécier la trajectoire des étoiles filantes venu s’éteindre cette semaine, emblématiques personnages de la culture française. Coups sur coups, Jean d’Ormesson, Johnny Hallyday, Jacky Simon, ancienne star du FC Nantes, dont la disparition a été passée sous silence par le service « viande froide » des grandes rédactions médiatiques, nous ont quittés.

Même Jean D’Ormesson, n’a pas eu les honneurs qu’il méritait, lui qui disait qu’un écrivain ne devait surtout pas mourir en même temps qu’une star, éclipsé par la disparition du plus grand chanteur qu’ai connu notre pays.
Mais ce manque de reconnaissance ne date pas d’aujourd’hui. Déjà en 63, le décès d’Edith Piaf la veille de celui de Jean Cocteau a empiété les hommages qu’il aurait du recevoir. La musique fait plus vibrer que les mots. C’est comme ça. Et pourtant, dans ma petite caboche où les rêves aux nuits étoilées s’étiolent à mesure que le temps passe, je continu de croire à la beauté des mots et vous livre, a capella, le message de ces deux monstres que je veux interpréter ainsi :
« Profitez de la vie,
Foutez-vous des conventions.
La vie n’est qu’une mascarade,
La planète une immense scène de spectacle »


Et comme « la musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots » on va écouter « les étoiles filantes » une ballade d’un groupe québécois nommé, les Cowboys Fringants. 




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