Instant Décalé # 26

L'instant Décalé

Présenté par




Olivier

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Episode 26 : 19 Janvier 2018

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En cette soirée spéciale poésie, je vais faire une courte chronique pour permettre à Eric d’avoir un maximum de temps de parole. Et pour pas déroger au thème, je vais également m’y coller, à la poésie, avec pour thème, les vedettes du jour. Alors je ne parle pas de Jul et Vianney, bien évidemment, mais du saint du jour, Marius et le héros de la journée internationale aujourd’hui, à savoir le pop-corn. On va pas revenir sur les raisons de cette nomination, concentrons-nous plutôt sur les règles et contraintes du poème que je tenais à élaborer pour vous. Le challenge que je m’étais auto lancé, consistait à faire rimer les cornes et les us, terminaisons verbales des vedettes du jour, dans un pur alexandrin, en évitant au maximum d’y introduire les mots porn et anus. Gros défi, qui, malgré mes efforts soutenus entre deux cuillères de soupe à la carotte, au potimarron, à la patate douce, aux brocolis et à la courge, (cinq variétés, dit donc, le CSA est gâté) malgré mes efforts soutenus je disais, ne pouvait aboutir, comme nous le confirmera bientôt le futur immédiat. Futur immédiat… Futur immédiat, es-tu là ? 3… 2… 1… Futur immédiat nous voilà ! Nous y sommes déjà, que le temps passe vite. A peine entamé, et voilà le passé imminent pointé le bout de son nez. Mais avant que celui-ci n’apparaisse et que le futur immédiat ne disparaisse, je vous annonce officiellement, en ce moment présent, futur du passé et réciproquement, que j’ai raté mon pari !
Mais pour me faire pardonner, je m’en va vous lire un poème, réussi, sans aucune rime lubrique, d’un certain Théophile Gauthier, intitulé Fantaisies d’hiver.
Un poème probablement inspiré lors d’une fantasias, ces soirées loufoques à l’hôtel Pimodan, sis 7, quai d’Anjou sur l’île St-Louis, 4ème étage gauche sans ascenseur, bâtiment construit par Lauzun, propriété de Jérôme Pichon, conseillé d’état de son état, et loué au médecin aliéniste à Bicêtre, Moreau de Tours, lorsque débutèrent les réunions  mensuelles du club des hachichins en 1843,pour y étudier les effets du dawamesk, appelé également… confiture de cannabis.
Un salon où se pressaient les plus renommés des peintres, écrivains, poètes, photographes du milieu du 19ème siècle, mais ce qui s’y passait, ne nous… regarde pas !
Revenons plutôt à Théophile Gauthier, un des plus fidèles représentant de ce fameux club, et son poème sur l’hiver :

Le nez rouge, la face blême,
Sur un pupitre de glaçons,
L’Hiver exécute son thème
Dans le quatuor des saisons.

Il chante d’une voix peu sûre
Des airs vieillots et chevrotants ;
Son pied glacé bat la mesure
Et la semelle en même temps ;

Et comme Haendel, dont la perruque
Perdait sa farine en tremblant,
Il fait envoler de sa nuque
La neige qui la poudre à blanc.

Dans le bassin des Tuileries,
Le cygne s’est pris en nageant
Et les arbres, comme aux fééries,
Sont en filigrane d’argent.

Les vases ont des fleurs de givre,
Sous la charmille aux blancs réseaux ;
Et sur la neige on voit se suivre
Les pas étoilés des oiseaux.

Au piédestal où, court-vêtue,
Vénus coudoyait Phocion,
L’Hiver a posé sa statue
La Frileuse de Clodion.

Les femmes passent sous les arbres
En martre, hermine et menu-vair,
Et les déesses, frileux marbres,
Ont pris aussi l’habit d’hiver.

La Vénus Anadyomène
Est en pelisse à capuchon
Flore, que la brise malmène,
Plonge ses mains dans son manchon.

Et pour la saison, les bergères
De Coysevox et de Coustou,
Trouvant  leurs écharpes légères,
Ont des boas autour du cou.

Sur la mode Parisienne
Le Nord pose ses manteaux lourds,
Comme sur une Athénienne
Un Scythe étendait sa peau d’ours.

Partout se mélange aux parures
Dont Palmyre habille l’hiver,
Le faste russe des fourrures
Que parfume le vétyver.

Et le plaisir rit dans l’alcôve
Quand, au milieu des amours nus,
Des poils roux d’une bête fauve
Sort le torse blanc de Vénus.

Sous le voile qui vous protège,
Défiant les regards jaloux,
Si vous sortez par cette neige,
Redoutez vos pieds andalous ;

La neige saisit comme un moule
L’empreinte de ce pied mignon
Qui, sur le tapis blanc qu’il foule,
Signe, à chaque pas, votre nom.

Ainsi guidé, l’époux morose
Peut parvenir au nid caché
Où, de froid la joue encore rose,
A l’Amour s’enlace Psyché.

Voilà, c’était Fantaisies d’Hiver, de Théophile Gauthier. Excuse-moi d’avoir piétiné tes plates-bandes Eric, je te laisse la parole.

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