Instant Décalé # 34
L'instant Décalé
Présenté par
Olivier
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épisode 34 : 30 Mars 2018
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La semaine treize a une
particularité, que l’on ne retrouve nulle part dans les 51 autres qui lui sont
sœurs. En effet, elle possède des saints assez atypiques. Alors… rentre ta
langue Didier, on va pas parler de décolleté. Tu peux aussi ranger ta photo de
Samantha F. (23 ans 95 C) que tu gardes secrètement dans ton portefeuille
depuis l’été 85.
Oui, la semaine treize, qui
porte malheur ou non, c’est selon, fête plusieurs saints dont on a jamais
entendu parler. Accrochez-vous, va y’avoir du lourd. Cette semaine, on a fêté
les Larissa, les Habib, les Gontran, les Gwladys et les Amédée, en ce jour béni
de vendredi. Et tout ça la même semaine. Je me suis cru revivre le bon vieux
temps du 19ème siècle. Mais laissez-moi vous détailler ceci, l’abus de culture ne nuisant pas à la santé. Ca rend
juste un peu lourdaud, quand on en abuse de trop.
- Larissa, avant d’être un
prénom, était une ville Grecque. Et sur les 981 femmes Françaises prénommées
ainsi, aucune ne vit sur le territoire métropolitain. Toutes dans les
îles !
- Habib, qui nous vient de
l’arabe, se traduit par « le chéri
de Dieu ».
- Nous avons aussi
Gontran, qui tire son origine des terres germaniques et désigne une divinité
païenne représentant un corbeau soutenant la guerre.
- Les Gwladys, traduit du
Gallois signifie « qui règne sur l’espace. »
- Et enfin Amédée, « l’aimé
des Dieux » selon sa source latine. Sachez tout de même qu’il y a environ,
selon les données d’un site dont j’ignore la fiabilité, zéro français vivant
portant le nom d’Amédée. Est-ce que ça vaut vraiment le coup de lui garder une
ligne dans le calendrier, je vous le demande ?
Ce qu’on peut dire en tout
cas, c’est que cette semaine, la semaine 13, est pas mal portée sur les
cieux. Et si vous avez bien suivi, vous avez pu vous rendre compte
également à quel point elle est métissée. Elle trouve ses composantes de tous
horizons, de l’arabe, du germain, du gallois, du latin et du grec. Une semaine
dédié au partage, au mélange.
Ce week-end, je sais pas
ce que tu en penses Didier, mais ça sent la méga partouze intercommunautaire.
Je crois que je vais exploser mon record de huit participants.
Enfin bref, revenons à
notre chronique, et cette étrange
semaine 13, avec tous ces saints incroyables.
Du coup, je me suis
dit : « Si une telle semaine existe, celle des 4 jeudis est-elle
vraiment une légende ? »
Alors je me suis mis à
chercher. Les jeudis étant généralement la journée des afters et des cocktails,
« se pourrait-il que l’on trouve autant de cérémonies festives sur une même
grille hebdomadaire ? » Me demandais-je interloqué par mon esprit
soupçonneux. En tant que célibataire, des semaines de 4 jeudis j’en ai connu
pas mal. Maintenant que je suis en couple ce serait plutôt celle des 7
dimanches que je rencontre au quotidien. Mais bon, ne nous éloignons pas du
sujet principal, qui captive votre attention j’en suis sûr. Gardons nos pas
dans ceux qui me menèrent au résultat de cette fantastique enquête historique
vers laquelle mon merveilleux destin me dirigeait. Aidé de l’encyclopédie
Universalis des histoires légendaires, l’édition rééditée en 2002, plus
complète que la version de 1978, celle avec les bords colorés de fines hachures
dorées, très coquette certes, mais totalement désuète. Et qu’ai-je trouvé, page
578 de cette édition réformée ?
Que cette semaine a failli exister en 1382.
Même si, dans les faits, elle a bien été réalisée, mais l’histoire ne retient
que ce qui est inscrit sur le papier, sur la pierre... ou le ciseau. Sur le mien
il y a marqué made in china, et je suis sûr que ça, l’histoire le retiendra.
Enfin bref, en une
semaine, le comte d’Artois vainquit à 4 reprises le baron de Crépy en Valois,
sur son propre terrain. Quatre raclées en une semaine, on avait pas vu ça
depuis la déroute des templiers en terres sarrasines. 4 raclées, donc 4
victoires. Donc 4 réjouissances. Donc 4 jeudis… Mais non ! A cause d’une
histoire de pigeon désorienté, l’annonce de la victoire ne parvint sur le
bureau du roi que le lundi matin. Et le règlement est très strict, en ce qui
concerne l’annonce des résultats. Aucune réclamation, aucun recours ne fut
possible. Cet évènement n’a donc pas pu être homologué officiellement, et
l’histoire l’oublia injustement. C’est certainement pour ça, que circule encore,
sous le manteau, cette rumeur de la semaine des 4 jeudis.
Il n’y a pas de fumée sans
feu, nous dit le proverbe. Et il n’y a pas de trou, sans passoire ni écumoire,
nous dit le philosophe. Et il n’y a pas non plus d’Harvey Weinstein sans trou humide,
nous dit Médiapart. Enfin, tout ça pour dire que même s’il faut se méfier des
ragots, il ne faut pas négliger les bruits de couloirs. Il n’y a pas de fumée
sans feu. Il n’y a pas de trous sans
passoire ni écumoire. Et il n’y a pas non plus… Oups, je
radote. Bah c’est pas grave de toute façon, il est temps d’en finir. Et comme
« la musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots », on va
écouter tout de suite Janis Joplin avec Kozmic blues.
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