Instant décalé # 35

L'instant Décalé 
présenté par


Olivier
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Episode 35 : 6 Avril 2018
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Aujourd’hui on va parler de la semaine bitextile. Bitextile, allez vlan, encore un néologisme pour faire grogner les puristes de la langue.
La semaine bitextile, n’a absolument aucun rapport avec l’année bissextile, ce truc lié aux planètes et qui se passent tous les 4 ans. Non, c’est pas les jeux olympiques, Didier. D’ailleurs, je m’avance peut-être un peu, mais je pense que l’on peut l’oublier le mot bissextile. D’après mes informations, le CSA envisagerait d’en interdire l’usage avant minuit. En effet, des petits malins auraient un peu trop abusé de ce terme ces derniers temps, en l’employant à toutes les sauces pour le mois, la semaine, le jour et même l’heure. C’est ridicule car tout le monde sait que les remises à l’heure n’ont rien à voir avec les planètes, mais plutôt un disfonctionnement de pile ou un crétinisme prolongé. Mais d’après leurs arguments, entendre le mot bissextile après un entrainement intensif sur Youporn, ça peut prêter à confusion. Youporn, mais aussi, c’est important ce que je vais dire, souvenez-vous la règle des cinq marques, « Jacquie et Michel », « Pedro y Maria », la version portugaise de Jacquie et Michel, « grosse mamelle » et « A nous les petites Sénégalaise.com. » Voilà, j’ai mes cinq marques, je devrais être épargné par le CSA.
Mais revenons plutôt à la semaine bitextile, et son festival célébré chaque année depuis sa création en 1948, au mois de d’avril, où l’on fête ce temps incertain où on ne sait pas comment s’habiller. Froid le matin, chaud l’après-midi. Cette période où il est déconseillé de se découvrir d’un fil. Mais quel fil justement ? Le fil synthétique, ou le fil de coton ? D’où la création il y a 70 ans, du festival textilunaire, une rencontre annuelle où les habits les plus imaginatifs sont de mise pour régler ce dilemme de régulation corporel, en ce début de printemps. Avec, cette année, une contrainte particulière : en plus de posséder deux textiles, le vêtement devra être bi chromique. Finit l’aspect sapin de noël où le vêtement passait du blanc au bleu, du vert au rouge, du noir au jaune, sans aucun respect chromatique. Un bazar total. Donc cette année, le comité d’organisation a décidé de mettre un peu d’ordre dans ce foutoir colorique, (et tant pis si ça n’existe pas) mais seules deux couleurs devront apparaitre sur les deux textiles assemblés : l’indigo et la violine. Ainsi l’a décidé Ernesto Torrefactorio, le président directeur général du festival.  Toutes les fantaisies concernant les formes, les structures et les matériaux sont acceptées, toutes les fanfreluches autorisées, mais les couleurs, non ! Niet ! No ! Kwete Waita ! Ca veut dire non merci en shona, un dialecte zimbabwéen. 
Ca me détend d’apprendre une langue étrangère. Sinon je suis plein de colère, contre cette société où tout se mesure à coups de Bitcoin. Oui, ça me détend aussi de faire des vannes  tendancieuses. Et après m’être calmé, quand je veux me re-énerver, oui ça arrive, ne me demandez pas pourquoi, plutôt que de penser à un banquier ou un politicien, comme avant, bah je bois du café. Beaucoup de café. Non, pas beaucoup, c’est des coups à devenir fou. Interné. Meurtrier. Bah tient ! Bien sûr que le café tue, t’as qu’a demandé à l’autre là. L’autre là, c’est comme ça que j’appelle l’inconnu que je veux prendre à témoin quand je suis perdu. Et là… je suis en plein dedans.
Du coup, revenons à la bitextilité ! Voilà, de quoi on parlait avant que je ne m’égare. La zénitude, ça me donne des trous de mémoire. Le vide émotionnelle, ça rempli ma petite tête de milliers de bulles, un peu comme un jacuzzi, et si je ne sors pas trois/quatre conneries à la minute, ça peut exploser comme une cocotte-minute.    
Donc, on parlait du festival textilunaire et de sa Bitextilarité ! Et contrairement à sa consonance gaucho-communo-trostko-anarcho-laic, il s’agit en fait d’un défilé très chic, une sorte de marche funèbre pour dandy parisien, pendant qu’en coulisse, le menu fretin du back stage transpire et empeste l’arrière scène de leur odeur de sardines grillées.
Bon, en attendant, je sens mon pouls se stabiliser à nouveau et ça, ça sent pas bon pour l’ambiance dans le studio. Je m’en va donc m’envoyer un petit expresso, tout de suite.
De toute façon, j’ai tout dit, et comme tout le monde le sait maintenant, « la musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots. » Je vous laisse donc en compagnie d’Odelaf avec son fameux café.

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