Instant Décalé #36
L'instant Décalé
présenté par
Olivier
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Episode 36 : 13 Avril 2018
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Cette semaine on va parler de charpente. Charpente, en un
mot… sinon ça veut rien dire.
Mais avant, je voulais faire juste une remarque sur cette
semaine particulière que nous vivons. Et oui, cette semaine cumule deux sujets
de chronique que j’ai déjà faits par le passé. Je trouvais important de le
noter. La 1ère, celle du vendredi treize, est d’actualité car on est
en plein dedans aujourd’hui. Et la seconde, c’est la semaine des saints
extraordinaires, écrite il y a quinze jours.
Je ne sais pas si vous avez suivi un peu l’éphéméride, mais
ils sont pas mal non plus les saints de la semaine. On aura fêté, entre autres,
les Gauthier et les Fulbert. Aujourd’hui, nous fêtons les Ida, et dimanche,
nous fêterons les Paterne. Autant vous
dire, qu’on a encore vécu une semaine de dingue.
Alors je vais pas vous en parler, déjà parce que j’aurais
l’impression de me répéter, et ça je le fait suffisamment au quotidien… Je dois même avoir un toc, parce que si je
répète pas trois fois les mêmes choses, j’ai l’impression que le gens ne m’entendent
pas. Et la deuxième raison, c’est que pendant mes recherches, je me suis aperçu
que sur ces prénoms, y’a pas grand choses à dire. Qu’il y a plus de définitions
concernant l’adjectif paterne que le prénom. Qu’on trouve plus d’Ida dans la
rubrique cinéma que nécrologique. Et que les Fulbert, à part émasculer des
théologiens, y’en a pas des masses de bien. Du coup, changement de cap, virage
à 180°, direction les charpentes. Toutes les charpentes sans distinctions de
formes ou de matières, celles en bois, les métalliques, celles faites en os de
canard vitrifiés, etc… etc.
Toutes, sauf bien sûr, les charpentes maritimes,
parce que c’est pas encore les vacances et qu’il fait un peu frisquet pour se
baigner dans ce coin tout juste tempéré.
Donc comme tu t’en doutes Didier, on va pas parler un peu
de toit. Mais pas seulement. Les charpentes, c’est plus que ça, c’est aussi
l’artisanat, le compagnonnage, la forêt, Charlemagne et si on se laisse porter
par la réflexion, Noé et son arche.
C’est original comme sujet les charpentes. Je vous
l’accorde. Mais tout est parti de cette fameuse phrase, que tout le monde a
déjà entendu : « Ah, si les murs pouvaient parler… »
Bah moi je me dis la même chose, mais en matant des
charpentes. Je lève la tête et ces quelques mots envahissent ma pensée :
« Ah !!! Qu’est-ce qu’ils pourraient nous raconter ces arbres si on
les avait pas tronçonné. » D’où l’idée de ma chronique de ce soir.
Et ça tombe bien en plus, parce que j’ai lu récemment,
que la charpente de notre dame a été faite avec des châtaigniers qui ont croisé
la route de Charlemagne. Ou plutôt l’inverse.
Et si elles pouvaient parler, les poutres, je me demande
ce qu’elle dirait. Tous les secrets qu’elles nous raconteraient. J’imagine les
récits des troncs de saules ou de peupliers du bois de Boulogne, les longues
veillées autour du feu, où chaque fois qu’une branche a fini de raconter une
histoire, on la jette au feu. Et je peux
te dire, qu’il est pas prêt de s’éteindre le brasier.
Alors tout ça, vous me direz, c’est bien. Ca permettrait
d’en apprendre beaucoup sur l’histoire, les maquisards, les compagnons de Robin
des bois, de peaufiner l’évolution ethnique des transsexuels en banlieue
parisienne. Mais en quelle langue ils s’exprimeraient, les arbres et les poutres
? En français ? En Malien ? Y’a un dialecte des quartiers sud de
Bamako que je maitrise pas mal, si ça peut aider. Alors, en quelle
langue ? Perso, j’ai déjà du mal avec le franco portugais de Pedro le
carreleur, alors le langage des arbres du 9ème siècle. Je sais même
pas s’il existe encore des personnes pour le parler ou le comprendre. Ca doit
être un mélange latin berrichon transmis par onde vibratoire. A part me
chatouiller les extrémités, je suis pas sûr de pouvoir décrypter.
Par contre, J’ai lu quelque part qu’il survit encore des
druides, dans des forêts de-ci de-là du coté de la Bretagne et de la Bourgogne.
Ils pourraient nous être d’une grande aide, je sais pas ce que vous en pensez. Sinon,
on pourra toujours compter sur Francis Lalanne. Parler aux arbres c’est son
truc. Mais je ne suis pas persuadé que le dialogue entre ces deux êtres soit
très enrichissant. Ca doit ressembler à un espèce de long monologue, et quand
les arbres en ont marre d’entendre le
chevelu jacasser, ils envoient un message subliminal aux oiseaux pour qu’ils
vident le restant de leur intestin sur la tronche du pleurnichard.
Et dans le pire des cas, il reste Alain Delon. Notre
sauveur. A ce qui se dit, il serait en train d’apprendre le langage du sapin.
Peut-être sera-t-il capable de revenir nous conter les souffrances de ces
végétaux tronçonnés vivant pour en faire des planches vernies destinées à
pourrir en terre. Enfin espérons-le, j’ai parié 50 Euros qu’il ne finirait pas
l’année.
Tient d’ailleurs, je ne sais pas si on fait des cercueils
dans toutes les essences d’arbres. Un cadavre, qui a passé la moitié de sa vie
chômeur et se retrouve enfermé le restant de sa mort dans une boite en bouleau,
ça doit foutre les boules. Bon, on va s’arrêter là, je
crois que j’ai tout dit. Et comme « la musique commence là s’arrête le
pouvoir des mots » on va s’écouter un petit morceau où il est question de
charpentier et d’étable, d’animaux et de maternité improvisée.
En fait, cette
une vieille histoire tirée d’un vieux livre mis en musique par un chœur
liturgique auvergnat… Ca risque d’être
un peu ennuyeux. Si vous voulez aller boire un coup, ou aller aux toilettes,
profitez-en.
Allez, tout de suite, la chorale Clermontoise Notre Dame
de St Sulpice avec « Jésus revient ».
Je vous laisse découvrir, on en parle après…
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