Instant Décalé 49
L'Instant Décalé
Olivier Dominguez
Episode 49 : 2 novembre 2018
La série des instruments
loufoques s’achèvent ce soir avec le chapitre des idiophones. Et je sais pas si
c’est dû à la proximité de Didier, mais j’ai eu une grande inspiration pour ce
thème. Ou mon image dans le miroir… va savoir.
En tout cas, pour
quelqu’un qui raffole de la dérision et du second degré, c’est un sujet très
inspirant. Mais les idiophones, on n’est d’accord, c’est une catégorie
d’instruments de musique. Pas des crétins qui parlent. Ma naïveté me surprend
parfois. La première que j’ai entendu parler d’idiophone, j’étais à deux doigts
d’aller renommer les affiches de campagne des hommes et femmes politique :
idiophone 1, idiophone 2, idiophones 3...
Mais non, il s’agit bien
d’instruments. Et n’allez pas penser que je veuille systématiquement stigmatiser
les politiques, c’était un exemple parmi tant d’autres. Y’a plein d’autres
catégories de gens que je déteste. Ca aurait pu également s’appliquer à d’autres
experts de la rhétorique qui s’illuminent en société, mais aussi dans l’ombre, comme
les curés les imams et les rabbins, pour ne citer qu’eux.
Même si - j’ai bien étudié
mon sujet - suivant la définition du mot idiophone, « instrument de
musique qui produit le son par lui-même, sans caisse de résonnance » on peut élargir ses composants
et englober les gens qui s’écoutent parler. Ces personnages auto produisant des
sons mélodiques parfaitement étudiés et faisant, dans le même temps, auto
jaillir précocement dans leur slibard dégueulasse, un filament de semence
organique.
Mais
restons concentré, je vais encore me
disperser. En ce qui concerne les instruments, selon le mode d’ébranlement,
c'est-à-dire la technique utilisée pour sortir des sons, on trouve sept modes principaux :
Par frappement, par
raclement, par entrechoc, par pilonnage, par pincement et par frottement.
En fait… les idiophones ça
se manipulent un peu comme les poufiasses de la télé réalité. Hein ? C’est
le « pilonner » qui te rends nostalgique Didier. L’époque où t’avais
pas les articulations qui se coinçaient. Bah oui, c’est plus de notre âge tout
ça, moi ça fait bel lurette que je suis passé au frottement.
Mais parlons des vrais
idiophones et commençons par le plus ancien, le lithophone, un instrument préhistorique retrouvé notamment en Asie. Il
s'agit d'un ensemble de pierres sonores, soit posé à terre soit suspendu par
divers moyens, qui est frappé au moyen de baguettes en bois ou d'autres
pierres.
On trouve aussi dans la
famille des idiophones, les castagnettes, les cymbales, les guimbardes, les
maracas, les scabellums… Les scabellums ??? Mais qu’est-ce que c’est que
cette bête encore ?
A l’origine, c’était un
sabot en bois utilisés pour écraser les olives. Pas de parabole masochiste s’il
te plait Didier. C'est un instrument unique datant de l’Antiquité qui a été
retrouvé nulle part ailleurs, en dehors des frontières Italiennes.
Le scabellum est composé
de deux plaques de bois, formant deux semelles épaisses (entre 5 et 10 cm) reliées par une charnière à l'arrière.
Deux petites cymbales étaient souvent fixées pour apporter une sonorité
métallique. Et si vous voulez avoir une idée de quoi ça à l’air, je mettrais
une photo sur le blog.
On trouve aussi le
txalaparta (prononcé tch) un xylophone Basque géant pour deux musiciens. Il
s’agit d’un xylophone sans résonateurs dont les lames sont pilonnées avec des
bâtons épais. L’instrument est joué par un couple de musiciens, leurs motifs
rythmiques se répondant et s’entremêlant pour former un flot continu et particulièrement
virtuose. Les lames sont posées sur de simples tréteaux avec de la mousse pour
permettre de résonner librement. L’instrument a failli disparaître dans les
années 1950 où seulement quelques paysans continuaient à en jouer. Et il a été
sauvé par une poignée de passionnés qui ont fait évoluer l’instrument et sa
musique.
« J’ai fait que
recopier, c’est pas de moi ça. On sent que c’est chiant, ça peux pas être de
moi.»
A noter que Madonna a utilisé
un txalaparta sur scène, lors de sa tournée en 2012. De toute
façon, Madonna, dès que ça pilonne, elle est pas loin.
Et on va finir avec un
truc incroyable, la musique des éléments : quoi de mieux comme
idiophone que les éléments naturels. Même si certains sont plus à classer
dans les inclassables que les idiophones.
Le feu, et l’orgue à feu
du français Michel Moglia, une immense structure de tuyaux métalliques joués au lance-flamme.
Une petite précision, le principe du pyrophone
date de 1870, et a été découvert par Frédéric Kastner.
Vous aurez oublié dans 5 minutes mais je vous le dit quand même.
Le vent, et la composée de cordes plutôt détendues, et mises en
vibration par un courant d’air. Un instrument visible à Burnley, en Angleterre.
Et la terre, bien sûr, idiophone géant et naturel par excellence. Les victimes
de tremblement de terre, ne me contrediront pas.
L’eau, aussi, peut faire
parti de cette catégorie. C’est même un des rares que l’on joue de l’intérieur.
J’ai bien l’idée d’une parabole sexuelle concernant une musique lancinante
émise en
tapant à l’intérieur de l’instrument, mais je vais la garder pour moi. Tient,
ça me fait penser… la femme est-elle idiophone ?
Voilà, s’en est
définitivement fini avec les instruments loufoques. On va se quitter en musique
avec MC Solar et « Da Vinci Claude » mais avant, vous
avez une semaine pour méditer cette citation de Sathya Saï
Baba :
« Les
mains qui aident sont plus sacrées que les lèvres qui prient »
A Suivre ...
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