Instant Décalé 52

L'Instant Décalé

Présenté par




Olivier Dominguez

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Episode 52 : 23 Novembre 2018

Cette semaine, grâce à Albino, je peux vous annoncer une chose à laquelle vous ne vous attendiez pas : cette chronique est une pentacontakaidi. Merci pour le tuyau Albino.
Mais abordons tout de suite son contenu.
Dans un premier temps, je voulais vous présenter une analyse comparative entre deux éléments très distincts, et tenter un parallèle ésotérique entre le Phantasmascope de Joseph Plateau, créé en 1832 et, la chaudasse du troisième, qui m’a dragué à la dernière fête des voisins. Ca promettait mais… l’actualité m’a rattrapé.
Une fois n’est pas coutume, je vais vous parler de mon ressenti d’un évènement surmédiatisé ayant eu lieu le week-end dernier.
Figurez-vous que le week-end dernier, des gens ont passé la nuit dehors ! Je parle pas des SDF, eux c’est toute l’année. Y’a plus grave. Dans la nuit du samedi au dimanche, dans le froid et les courants d’air, des gens n’ont pas hésité à braver les éléments pour vivre leur quart d’heure de gloire, pour vivre un moment magique, collectif et fédérateur. Certaines personnes n’ont pas hésité, une seule seconde, à passer la nuit dehors pour être les premières à franchir les portes du nouveau temple du consumérisme, et acheter 1000 euros un téléphone sorti des usines chinoises pour quelques dizaines d’euros. Tout ça pour ça. Et ces crétins qui se sont précipités au petit matin, sur un tapis rouge, sous le crépitement des flash, les bras levés comme des vainqueurs de marathon, n’ont même pas eu l’idée au cours de la nuit, d’offrir un café ou un sandwich aux SDF qui dormaient sur le trottoir d’en face.  C’est ballot, l’anorexie du cerveau. Peut-être le prochain scandale sanitaire, va savoir ?
Et ça m’a un peu agacé cette bêtise. Ca m’a aidé à écrire ma chronique de ce soir c’est vrai, mais ça m’a agacé. La colère est une bonne motivation chez moi. Et ça m’a aussi permis de rajouter un dernier chapitre aux instruments loufoques. Avec… comme catégorie inattendue… les… irritophones.
Et parmi eux, le principal à mon sens, c’est le grincement de dents. Au propre comme une figurez. Le mec qui se poli les dents à 10 cm de tes oreilles, c’est pas cool. Le contestataire qui chouine sans cesse, ça devient vite lourd. N’y voyez surtout aucun rapport avec l’actualité et la transhumance des jaquettes monochromes. Je parle en général. Surtout que… les gilets jaunes, faut faire attention à ce qu’on dit maintenant. Maintenant que le mouvement a bien pris, il est de bon ton de ne plus se moquer et de rentrer dans le rang des contestataires.
Mais je n’en ferais rien, vous vous en doutez bien. Au contraire… Au contraire de certains, que l’on trouve sans chercher bien loin, qui ont eu l’intelligence et la sagesse de remettre leur pensée en question, et surtout de la recadrer dans le sens du vent… Mais ça, c’est une caractéristique humaine intemporelle. Déjà au siècle dernier, quelques uns avaient eu ce courage d’intégrer la résistance au lendemain de la signature du traité de paix. Ce qui ne les a pas empêchés de faire de grandes carrières politique, bien au contraire.
On parlait des gilets jaunes tout à l’heure, on va continuer un peu avec eux. Parce que, je sais pas ce que vous en pensez, mais on peut aussi les introduire dans les irritophones. Des révoltés qui gambadent sur les routes de France, emmerdent leur semblable, en hurlant d’abondant propos haineux, loin, très loin de leur cible oligarchique, c’est irritant. Et pas très courageux.
J’ai jamais beaucoup aimé les effets de masses, mais, devant ce déferlement de pas contents, m’ai venu l’idée d’apporter, moi aussi, ma touche à l’édifice, de participer à la grande fête des fonctionnaires de la révolution, et d’entreprendre un méga méchoui de moutons fluo pour nourrir les africains qui crèvent de faim.
Du franchouillard bien gras… ils se seraient régalés ! Mais ils sont pas cannibales, tant pis pour eux. De la bonne chaire fraîche nourrie au foie gras et aux petites pommes de terre persillées, c’est dommage de rater ça. Surtout, qu’au rythme où vont les choses, faut pas trainer pour en bouffer. D’ici peu, le mouton français sera aussi sacré que la vache en Inde.
Je reviens juste sur l’expression « fonctionnaire de la révolution. » Et pourquoi fonctionnaire ? Parce que quand, sitôt la faction au rond-point finie, à maudire le système financier dans lequel on vit, on se précipite dans les grandes surfaces, les fast food, en voiture, par l’autoroute, parce que c’est pratique et rapide, alors oui, on peut se foutre de ces bouffons et de leur conviction pantouflarde.
Mais revenons aux irritophones, parce que j’en ai trouvé d’autres. Beaucoup d’autres. Le malade qui te renifle dans l’oreille, le conducteur qui fait ronfler le moteur pour t’empêcher de traverser aux passages piétons, le cri strident du verre qu’on caresse à sec, les gosses qui chialent, la chorale envenimée des pouffiasses de la télé réalité. Ca va devenir ma nouvelle cible, les poufiasses de la télé réalité. Ca devenait lassant cet acharnement systématique sur les politiques, non. Surtout que depuis une semaine, d’autres ont un écho beaucoup plus important que le mien, alors je préfère leur céder mon terrain de jeux.
Un banquier qui te sourit, un assureur et sa tête de Droopy, tout ça dans le même sac, tous des irritophones. Un apprenti violoniste, un métaleux confirmé, idem. Tous ceux qui la ramènent pour rien dire, pour critiquer, pour dénigrer, pour se moquer, pour…
Mais… mais c’est moi ça !!! Non… non Didier, ne me dit pas que je suis moi aussi un irritophones ? Pas ça !!!
Pffff… Bravo. Il a fallu attendre la pentacontakaidi de chronique pour m’en rendre compte. Pentacontakaidi, en fait, c’est le préfixe grec de 52. Pour ma 52ème chronique.
Sur ceux, avant d’écouter les Zoufris Maracas avec « j’aime pas travailler » je vais vous demander cette semaine de méditer ce proverbe de Werich qui dit :

« Le rire offense les idiots, mais guérit les sages »

En hommage à Edwy Plenel, le dernier entré dans la liste des irritophones.



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à suivre ...

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